Meurtre d’Ihab à Pontcarral: deux suspects chez la juge
Soupçonnés d’être impliqués dans la mort de Ihab Bouzar, 18 ans, tué par balle dans une cité de Toulon en novembre, deux hommes ont été présentés à une juge d’instruction à Toulon, hier
Le meurtre d’Ihab Bouzar le 23 novembre 2017 à Toulon est-il en passe d’être élucidé? Vers 22 heures ce soir-là, au pied de la cité Pontcarral, une fusillade avait éclaté en pleine rue. À bord d’une voiture, des inconnus avaient ouvert le feu en direction d’un groupe de jeunes qui avait fui sous les tirs. Ihab Bouzar, 18 ans, n’a pas eu la chance d’échapper à la mitraille. Il est tombé d’une balle en pleine tête, qui l’a touché par l’arrière.
Gardent le silence
Un peu plus de six mois plus tard, après « une longue enquête des policiers », la PJ de Toulon a placé deux hommes en garde à vue. Âgés de 18 et 19 ans, les suspects ont été interrogés pendant quatre jours… pour ne rien lâcher. Devant les enquêteurs, ils ont gardé le silence et refusé de répondre. Les éléments à charge, qui relèvent de la police scientifique et technique, sont qualifiés «d’intéressants et de concordants ». Des témoignages aussi ont aiguillé les enquêteurs. Des étuis d’un pistolet-mitrailleur ont été retrouvés au sol, mais aussi dans la voiture volée et abandonnée le soir même dans la cité voisine de La Beaucaire. Hier, les suspects ont été déférés devant le parquet de Toulon, avant d’être présentés à la juge d’instruction en charge du dossier, a indiqué le procureur de la République Bernard Marchal. En vue d’une mise en examen. Le profil d’Ihab Bouzar n’était pas du tout celui d’un caïd de la drogue, mais plutôt d’une petite main d’un réseau, un «charbonneur» – un vendeur en bout de chaîne. Pourquoi aurait-il été visé ? C’est une question qui ne trouve pas de réponse claire. «Il y a clairement la volonté manifeste de tirer, en rafales, à hauteur d’hommes, et même, en direction d’un groupe. » L’information judiciaire est ouverte pour assassinat en bande organisée. Le contexte des tirs ne laisse place à aucune ambiguïté, confirme le parquet de Toulon. « Les tirs sont liés aux problématiques de concurrence et de main mise sur le trafic de drogue dans les cités ».
Des caïds de La Beaucaire
Les deux suspects sont considérés comme des caïds organisant le trafic de stups sur la cité de La Beaucaire, toute proche du quartier Pontcarral. L’un d’eux était détenu depuis une quinzaine de jours à peine. Quant au second, il se cachait depuis fin novembre. C’est un dispositif de surveillance policière, impliquant plusieurs unités de terrain qui a permis de lui mettre la main dessus, lundi dernier.