En appel : les braqueurs avaient leurs habitudes
Douze attaques de bijouteries en six mois, entre Marseille, Aix, Pertuis et Nîmes, avec un mode opératoire soigneusement réglé. Leur rituel dans l’action a fini par les trahir
Initialement prévu sur sept jours, jusqu’au vendredi 22 juin, le procès en appel des braqueurs de bijouteries marseillais pourrait bien finir plus tôt. En effet, plus de la moitié des soixante-cinq témoins de ce dossier ne viendront pas déposer devant la cour d’assises du Var en appel. Certains sont décédés, d’autres sont souffrants, d’autres enfin n’ont pas été retrouvés. Il faut dire que les faits sont assez anciens, s’agissant d’une série d’une douzaine de braquages de bijouteries commis en six mois, entre septembre 2006 et février 2007, dans les Bouches-du-Rhône, le Gard et le Vaucluse.
Aveux spontanés
Autre facteur accélérant du procès, le principal accusé, Olivier Garofalo, 43 ans, a indiqué à l’ouverture des débats qu’il reconnaissait désormais huit des douze vols à main armée en bande organisée qu’on lui reproche. Ceux-là mêmes pour lesquels il avait été condamné à dix-huit ans de réclusion le 10 mars 2017 par la cour d’assises des Bouchesdu-Rhône, qui l’avait acquitté pour les autres. Il n’avait alors avoué qu’un seul braquage, le dernier de la série, où il avait été arrêté en crime flagrant le 16 février 2007. La défense d’Olivier Garofalo s’est renforcée, le bâtonnier Jean-Louis Keita intervenant dorénavant aux côtés de Me Fabien Perez. Son coaccusé, Antoine Rodriguez, 48 ans, est défendu par Me Pierre Crépin.
Deux sur quatre
Le policier de la brigade de répression du banditisme de la police judiciaire de Marseille, qui a dirigé l’enquête, en a fait hier un résumé, en soulignant qu’Olivier Garofalo et Alexandre Distanti étaient indissociables dans le binôme à la tête d’une équipe de quatre braqueurs. Un quatuor dont il ne reste aujourd’hui que les deux accusés devant la cour d’assises du Var. Remis en liberté en février 2010 après trois ans de détention provisoire, suite à un imbroglio judiciaire, Alexandre Distanti était tombé sous les balles de la Guardia civil le 1er octobre 2011 en Espagne, lors du braquage d’une bijouterie à Alicante. Le 5 septembre 2013, deux mois après la fin de l’instruction, c’était au tour d’Adrien Anigo, le fils de l’ex-directeur sportif de l’OM, d’être assassiné par balle dans une rue du XIIIe arrondissement de Marseille. La cour reviendra à partir d’aujourd’hui sur chacun des vols à main armée.