Var-Matin (La Seyne / Sanary)

  Varois à l’épreuve du baccalauré­at

Marie-Irène face au

- V. M. vmars@nicematin.fr

APPRENDRE, DÉCOUVRIR ET S’AMUSER ET NOTRE NOUVELLE « Le plus difficile est de se remettre à étudier. D’ouvrir, le soir, les manuels scolaires et de se replonger dedans. Après toutes ces années, j’avais perdu l’habitude. Heureuseme­nt que j’aime apprendre ! » Toute jolie dans sa jupe tailleur, Marie-Irène Oyac, chevelure ébène, mains manucurées, est la doyenne des candidats du baccalauré­at dans les AlpesMarti­mes et le Var. Du haut de ses 59 printemps qu’elle ne fait pas, cette Niçoise va présenter cet examen, qu’elle a déjà ! Car cela fait 40 ans que Marie-Irène a empoché son bac A (l’actuelle série L).

« Certains élèves m’appellent maman »

Si elle s’est relancée dans les études, c’est pour passer son bac profession­nel, spécialisé dans l’accueil relation clients et usagers (ARCU). Et d’expliquer que depuis l’âge de 22 ans, elle a toujours travaillé. «Comme secrétaire puis en tant qu’auxiliaire de vie scolaire jusqu’à ce que mon contrat s’arrête.» Plutôt que de rester au chômage, elle accepte la propositio­n de Pôle emploi : suivre, pendant un an, une formation dispensée par le Greta, avec, à la clé, des offres d’emploi dans le tourisme, l’hôtellerie. « Seule condition imposée : réussir le bac pro ARCU. J’ai hésité, raconte-t-elle. Me remettre à étudier était, pour moi, un sacré défi. » Pari relevé par ce petit bout de femme volontaire et dynamique. Et là voilà sur les bancs du Greta, au lycée hôtelier Paul-Augier (Nice), au milieu de jeunes qui ont la moitié de son âge. Alors ? «Certains m’appellent maman, rigole-t-elle. Au niveau des cours, comme des devoirs à rendre, ça va, je tiens le coup. » En français comme en histoire-géo, cette ancienne bachelière littéraire s’est vite remise dans le bain. Et les notes ont suivi. « Le plus dur a été d’ingurgiter de nouvelles matières. Moi, qui parle l’anglais et l’allemand, j’ai dû apprendre l’italien! Pas facile. J’ai, heureuseme­nt, une amie professeur­e d’italien, qui m’aide. Mes frère et soeur sont là, aussi, pour m’encourager. » Si elle repasse son bac, ce n’est pas pour décrocher un diplôme de plus. Le sien, qu’elle entend réussir, est synonyme de reconversi­on. Dans l’hôtellerie ou le tourisme. «Lors de ma formation, j’ai fait des stages dans des hôtels à Nice et j’ai adoré ce métier de contact. » C’est confiante en ses choix que Marie-Irène ira, ce matin, au lycée Les Palmiers (Nice), centre d’examen, passer son premier écrit du bac profession­nel. En croisant les doigts de décrocher une deuxième fois son bac qui sera, pour elle, source d’embauche dans l’accueil des touristes à Nice.

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(Photo V. M.) «Le plus dur a été de se replonger dans les études. Heureuseme­nt que j’aime apprendre», confie Marie-Irène.

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