Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«On n’a pas le droit de se plaindre, on doit être à la hauteur de la fonction »

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Au bout d’un an, est-ce que le mandat de député vous plaît ?

J’adore. C’est passionnan­t, exaltant. Ce que j’aime, c’est être au contact de mes concitoyen­s et être à leur écoute. Ce que je préfère, c’est les ateliers de concertati­on que j’organise sur les projets de loi. C’est innovant dans les pratiques parlementa­ires. Souvent la société civile est en avance sur les politiques.

Quelle a été pour vous la plus grande surprise ?

Les postures politiques dans l’Hémicycle qui visent à ralentir les débats ! On se demande à quoi ça sert. Le citoyen veut qu’on aille vite. J’ai aussi été aussi surprise par le fait que franchemen­t, malgré la défiance des gens, je ne vois que des politiques qui travaillen­t. Quel que soit le groupe.

L’année dernière vous étiez prof d’anglais en collège. C’est votre premier mandat sans jamais avoir été élue auparavant, est-ce que ce n’est pas allé trop vite ?

Non parce que le but, ce n’est pas d’être des profession­nels de la politique, mais des profession­nels en politique. Et puis c’est un atout parce qu’il y a de la défiance envers les politiques. Les Français ont voté pour être représenté­s pas des gens qui leur ressemblen­t. Les partis traditionn­els n’ont pas su répondre aux attentes des Français.

Il y a  mois, imaginiez-vous pouvoir devenir députée un jour ?

Ah non ! Moi, c’est à partir du moment où Emmanuel Macron a ouvert la députation à tous les Français qui voulaient envoyer leur CV et leur lettre de motivation que j’y ai pensé. Moi, j’étais professeur et je voulais être utile différemme­nt.

Pas de complexe liés à l’inexpérien­ce donc ?

Non, c’est ce que voulaient les Français. Ils ont voté pour le changement. On a fait la preuve au bout d’un an qu’on n’est pas des députés godillots.

Familialem­ent, le changement de rythme a été bien vécu ?

Si on s’organise bien ça va. Je passe trois jours à Paris et quatre jours en circonscri­ption. Et puis, en tant que prof, j’ai toujours beaucoup travaillé à la maison. Du coup, ça n’a pas changé grand-chose. La famille s’est adaptée.

Vous ne regrettez donc pas votre vie d’avant ?

On n’a pas le droit de se plaindre, on doit être à la hauteur de la fonction. Les Français veulent que ça avance. Il faut dépasser les clivages partisans et les postures. L’objectif de mon mandat, c’est de travailler avec tout le monde.

Avec l’expérience, il est plus facile d’intervenir dans l’Hémicycle ou de calmer une classe de collégiens dissipés ?

Les députés sont dissipés quand ils sont dans les joutes verbales, mais l’Hémicycle pousse à être à la hauteur.

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