La lutte contre la radicalisation s’organise
En mairie, un protocole portant création d’une cellule municipale d’échange sur la radicalisation a été signé au début du mois entre le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Olivier de Mazières, et Guy Patzlaff, premier adjoint au maire, délégué à la sécurité civile, qui détaille les enjeux de cette signature.
Quel est le contexte de cette signature ?
Sept ou huit communes du département ont déjà effectué la même démarche. Les cellules municipales d’échanges sur la radicalisation (Cmer) ont été créées pour répondre aux exigences du plan d’action globale contre la radicalisation et le terrorisme, présenté par le Premier ministre le mai , et d’une convention de partenariat définissant les contours d’une coopération avec les communes. En février dernier, en lien, le Premier ministre a en outre présenté un plan national de la radicalisation.
Quels sont les objectifs poursuivis ? La cellule participe à l’élargissement de la détection et du signalement des cas de radicalisation à partir de signaux faibles. Le maillage de la commune par les services communaux et le réseau de partenaires noué autour du maire constituent un gisement d’opérateurs pouvant participer au repérage de ces signaux.
Concrètement, comment va fonctionner la cellule ?
Les membres de la cellule, composée du maire Patrick Boré, de son directeur de cabinet, du directeur général des services, du directeur de la sécurité et de la prévention de la délinquance et de moimême, avec la présence de la police municipale, vont se réunir une fois par moi s.
Y a-t-il eu des exemples de radicalisation à La Ciotat ?
Non, pas à ma connaissance. Nous avons été alertés du comportement d’un suspect qui, très impliqué dans une activité associative, a arrêté de pratiquer et s’est laissé pousser la barbe. Mais, après enquête, il ne s’agissait pas d’un cas de radicalisation... Mais cela ne veut pas dire que...
La Ciotat peut-elle être confrontée à ce problème ?
Nous venons d’apprendre que détenus radicalisés seront libérés de prisons d’ici à . La Ciotat est proche de Marseille, nous pouvons effectivement être confrontés à ce problème.
Comment l’information remonte-t-elle jusqu’à la cellule ?
Les signes de radicalisation peuvent remonter de différentes sources. Souvent, ce sont les membres de la cellule familiale qui alertent. Ce peut être aussi des associations, des bailleurs, le personnel municipal.
Si la cellule est alertée, quelle est sa marge de manoeuvre ?
Nous examinons la situation, enquêtons, et nous relayons l’alerte que nous jugeons fondée au groupe d’évaluation départementale de la radicalisation, qui se réunit chaque semaine et évalue les situations. La réponse adaptée ne peut être apportée que par la police et les acteurs sociaux. L’objectif est aussi d’apporter une aide aux familles touchées par la radicalisation d’un proche.
Quelles sont les contraintes ?
Nous devons agir avec la plus grande discrétion en respectant une totale confidentialité. Nous obéissons à une charte de déontologie et nous allons être sensibilisés et formés par les services de l’État.