Zone d’entreprises : elle va redoubler d’activité !
La chambre de commerce, qui mise sur le Grand Prix de France de Formule 1, a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour attirer de nouvelles entreprises sur le site, dont elle prévoit de porter la superficie de 240 à 470 hectares
La chambre de commerce et d’industrie du Var (CCIV) voit grand! Propriétaire des 1000 hectares (dont 240 hectares aménagés) de terrain de la zone d’activités (ZA) de Signes, elle vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt pour attirer de nouvelles entreprises. Jacques Bianchi, président de la CCIV, et Hervé Moine, directeur des grands projets, dévoilent sans chicanes l’avenir de cette zone qui fête ses trente ans et les enjeux de son développement. En lien avec le retour du Grand Prix de France de Formule 1 sur le circuit Paul Ricard voisin, qui débute aujourd’hui.
La ZA de Signes ne manque pas d’atouts…
Jacques Bianchi : Nous avons depuis longtemps la volonté de développer cette zone unique située sur un lieu stratégique dans la région. C’est la seule qui peut encore prétendre à accepter des entreprises de grande capacité.
Le retour du GP de F sur le circuit Paul Ricard est un accélérateur ?
J. B. : Il est vrai que le retour du Grand Prix de France sur le circuit du Castellet change la donne…
Un coup de booster ?
J. B. : Il y a la volonté, manifestée par la Région, de créer une filière automobile. Un projet qui a fédéré la très bonne entente du monde politique. Hubert Falco
(maire de Toulon et président de TPM), Christian
Estrosi (maire de Nice et président du groupement d’intérêt public Grand Prix de France), Renaud
Muselier (président de la
Région), la communauté d’agglomération Sud Sainte-Baume – avec un
peu plus de réticence –, les maires de Signes et du Castellet nous soutiennent dans la démarche. Nous avons la volonté de réussir la mission qui nous est confiée de créer de l’événementiel et du développement économique.
Il y a des contraintes ?
J. B. : Je crois que si l’on arrive à améliorer rapidement l’accès à la zone dans les trois à cinq ans qui viennent, son développement se fera de manière harmonieuse, pertinente et efficace.
Le site est unique...
Hervé Moine: Nous sommes au coeur du parc naturel régional de la Sainte-Baume. Aujourd’hui les entreprises recherchent cette image de développement durable, d’insertion paysagère. La zone a trente ans et son environnement est préservé.
Quelle est sa superficie ?
H. M. : Aujourd’hui la zone d’activités s’étend sur hectares : sont commercialisés – occupés
par entreprises pour emplois – et hectares sont disponibles. Il est possible de doubler la zone en l’étendant encore sur hectares, avec des extensions sur les parties nord et sud. Cela, alors que sa capacité totale est de hectares. Là, on rentre dans la catégorie des grandes zones européennes et on change d’échelle. Avec des enjeux nationaux et internationaux.
hectares, c’est énorme !
H. M. : Ils sont aménageables de manière intelligente ! On ne va pas tartiner de mètres carrés bâtis. On est au coeur du parc naturel régional, on a une charte paysagère et des coefficients d’occupation des sols de %. On est sur de l’harmonieux pour attirer des entreprises de haut niveau.
L’extension est planifiée ?
J. B. : Nous avons lancé début janvier un appel à manifestation d’intérêt. Nous allons chercher des appels à candidatures pour les développeurs de cette zone. Nous avons déjà reçu quelques marques d’intérêt.
Vous êtes allé chercher l’inspiration jusqu’en Angleterre…
J. B. : Avec le conseil général, le groupement des entreprises du plateau et le circuit du Castellet, nous sommes allés à Silverstone voir l’activité du circuit et de ses alentours. Nous avons été agréablement surpris de constater que nous n’étions pas en retard.
Les deux configurations sont semblables ?
J. B. : Oui et nous avons même de plus belles opportunités de développement qu’eux. De plus, en matière d’accès, c’est beaucoup plus contraint chez eux qu’à Signes.
N’est ce pas étonnant ?
J. B. : Quand nous avons implanté Coca Cola sur Signes, on a loué un hélicoptère et fait monter dedans les décideurs de cette société. Nous avions peur qu’ils trouvent la zone trop éloignée… Quand ils ont pris de la hauteur, ils nous ont dit «Vous êtes à côté de tout!». H. M. : Il y a des synergies à mettre en oeuvre entre le pôle aéronautique de Marignane, à minutes de route, duquel nous nous sommes rapprochés, et le futur pôle automobile. Ce sont les mêmes métiers, compétences et expertises. Les PME locales et régionales vont donc travailler avec nous.
Ce futur pôle auto moto ?
J. B. : Notre volonté est d’aider toutes les entreprises liées à la filière automobile qui vont s’installer sur le plateau de Signes. Cela passe par la formation de personnel pour ces activités.
Cela passe donc par la création d’un centre de formation ?
J. B. : Nous comptons créer un centre de formation avec l’aide et le soutien
total de la Région. Cela va de la formation de l’agent de piste à celle de l’ingénieur ou de l’informaticien; la formation aux métiers de la qualité, du design… Nous avons vu les emplois développés à Silverstone, dont les décideurs envient notre situation et avec qui un échange va se nouer.
Un futur pôle de diversification ?
J. B. : A l’exemple de la formation d’agent de piste, développé uniquement au Castellet, nous formerons à
Nous sommes allés à Silverstone et avons constatés que nous n’étions pas en retard. ”
des métiers qui offrent des débouchés. H. M. : La F est le vecteur de base, mais nous travaillons sur la mobilité du futur, la mobilité durable et tous les métiers associés, présents et futurs, des véhicules terrestres et maritimes. Car il y a un lien avec l’activité portuaire J. B. : Par exemple à la CCI nous avons lancé un programme autour de la voiture à hydrogène et nous réfléchissons à la production d’hydrogène, et donc d’énergie propre, dans la zone de Signes. Ce projet Ynovar est précurseur… Il faut croiser les filières ( automobiles, aéronautique, maritime) et leurs spécialités.
Il n’y a pas que l’automobile ?
H. M. : La zone c’est aussi l’agroalimentaire (à l’exemple de Coca Cola…) et les métiers associés : épices, arômes – il n’y a plus de foncier à Grasse ! – ; il y a aussi la cosmétique, la pharmacie, les nouvelles technologies. Avec l’implantation d’entreprises de premier plan.
La demande ne s’est jamais tarie ?
J. B. : Nous avions mis un frein à l’époque, dans l’attente des évolutions. Nous avons la chance de disposer d’un gros patrimoine foncier à développer et du soutien de la commune de Signes sur le PLU. On songe même aujourd’hui à l’éventualité de créer du logement d’actifs. H. M. : Les lots encore disponibles ( hectares), que nous n’avons pas voulu brader, sont intégrés dans l’appel à manifestation d’intérêt.
Il faut impérativement régler le problème des transports…
H. M. : L’accès routier optimisé sera un accélérateur, mais ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’accès que la zone ne fonctionne pas ou mal. La preuve : il y a 1800 emplois. Aujourd’hui ça fonctionne !
Cette liaison routière est un serpent de mer…
J. B. : Il y a un projet relativement facile à mettre en oeuvre par le Liouquet – une aire de repos – sur l’autoroute A entre La Ciotat et Saint-Cyr, à l’interface des deux départements. H. M. : Les échangeurs existent, il reste une bretelle à faire. Et on peut passer par une piste DFCI, une route forestière longue d’environ km qui sort au niveau du domaine de La Bégude, sur la route départementale conduisant au circuit. La CCI conduit les études de faisabilité. J. B. : La problématique est aussi celle de la sécurité routière, avec la traversée des villages par les camions. C’est vraiment un projet d’intérêt général. La route sécuriserait aussi tout le massif contre les incendies.
Un centre de formation aux métiers de l’automobile qui offrent des débouchés ”