Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les souvenirs d’Alain Prost

GRAND PRIX DE FRANCE DE FORMULE 

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‘‘ Des souvenirs, ilyena énormément. Et je ne vous parle pas des très bons souvenirs de copains avec Pironi et Villeneuve quand on allait faire les c… en bateau.”

Quadruple champion du monde de Formule 1 (1985, 1986, 1989 et 1993), Alain Prost est aussi le pilote qui s’est le plus souvent imposé dans le Var avec quatre victoires en 1983, 1988, 1989 et enfin en 1990, à l’occasion du dernier Grand Prix de France disputé sur le circuit Paul-Ricard. Un circuit pour lequel il a forcément une tendresse un peu particuliè­re et sur lequel il a de nombreux souvenirs. Cet attachemen­t n’empêche toutefois pas « le Professeur » de rester maître de ses émotions et lucide quant aux chances françaises.

Alain, le Grand Prix de France est enfin de retour dans le Var sur un circuit que vous connaissez parfaiteme­nt. Vos souvenirs ici doivent se bousculer ?

Des souvenirs, il y en a énormément. Mon premier vrai souvenir, c’est l’école de pilotage. Car le Paul-Ricard n’a pas seulement été un circuit de courses. C’était aussi un circuit d’essais et je regrette d’ailleurs au plus haut point qu’il n’y en ait plus. En course, ma victoire en  est l’un de mes meilleurs souvenirs. Il y a aussi celle de  quand je double Ayrton (Senna) dans le double droite du Beausset. Et puis  pour ce qui était la e victoire en F de Ferrari. Et je ne vous parle pas des très bons souvenirs de copains avec Pironi et Villeneuve quand on allait faire les c… en bateau.

Mais l’époque a changé et la F semble plus aseptisée. On ne peut s’empêcher d’être nostalgiqu­e de votre époque surtout après deux courses, à Monaco et au Canada, sans grand intérêt…

On a aussi eu des courses magnifique­s et la F reste le top. Mais je suis le premier à dire qu’il faut changer certaines choses. Je pense notamment à l’aérodynami­que dont je pourrais vous parler pendant des heures. On est aujourd’hui figé sur des règlements techniques qu’il faut ouvrir davantage pour avoir plus de paramètres sur lesquels agir et donc plus d’incertitud­es. Il faut faire en sorte que celui qui dépense le plus n’ait pas forcément l’avantage. Alors bien sûr, il l’aura peut-être sur une saison. Mais sur une course, les autres pourront faire un pari, alors que là, on ne peut rien faire.

Justement, l’écurie Renault pour laquelle vous travaillez at-elle une chance de faire un pari et de s’imposer ici ce week-end ?

Il faut être réaliste, dans une configurat­ion normale, non. Mais si la météo venait à perturber la course, ça pourrait changer la donne.

Quelles sont donc les ambitions de Renault sur son grand prix national ?

Notre objectif est de progresser et se rapprocher des meilleurs. Mais on n’a pas d’objectif plus précis pour le Grand Prix de France. Il va juste falloir faire du mieux possible pour que la France soit remise sur le devant de la scène.

La France pourrait aussi briller avec l’un de ses trois pilotes. Quel est votre regard sur Esteban Ocon, Pierre Gasly

et Romain Grosjean ?

Ils n’ont pas la même voiture et pas la même expérience. Avec des voitures différente­s, les trois ont le potentiel pour marquer des points. Ils sont connus et reconnus. Ils ne sont pas là par hasard, ils sont crédibles.

Ils pourront aussi profiter d’une forme d’effet surprise. C’est un tracé qui sera nouveau pour la plupart des pilotes…

Ce qui fera la plus grande différence et qui reste aujourd’hui la plus grande incertitud­e, c’est le nouveau revêtement. Je crois qu’il est assez proche de celui de Barcelone, mais on va tous le découvrir. Et ça sera déterminan­t dans le choix des pneumatiqu­es, dont on connaît l’importance. C’est un paramètre sur lequel les ingénieurs font des projection­s, mais seul le terrain pourra nous répondre.

Les trois Français ont le potentiel pour marquer des points. Ils ne sont pas là par hasard. Ils sont crédibles.”

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