Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Dans Le Grand bain avec Gilles Lellouche

Quand l’acteur réalise une comédie sociale avec Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde, Jean-Hugues Anglade, Philippe Katerine… L’avant-première affichait complet mardi

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Imaginez Mathieu Amalric, égérie du cinéma intello barboter dans une piscine avec Benoît Poelvoorde, plus roublard que jamais, tandis que Virginie Efira leur lirait un passage d’un livre de philo. C’est possible et même crédible dans Le Grand bain. Huit mecs has been, mais touchants qui décident de se lancer un défi en natation synchronis­ée masculine (tout un programme !) composent à eux seuls un casting de rêve : Mathieu Amalric, Jean-Hugues Anglade, Guillaume Canet, Philippe Katerine, Benoît Poelvoorde… Anti-héros filmés très « nature », ils ont joué le jeu avec talent et nous surprennen­t. Pour ce premier film en tant que seul réalisateu­r, le comédien Gilles Lellouche porte un regard sensible et de sa part, inédit, sur notre époque. Une comédie sociale originale, malgré ses imperfecti­ons, quelques bons sentiments et raccourcis, touchant d’ailleurs plus les personnage­s féminins (Virginie Efira, Leïla Bekhti, Marina Foïs...). En sélection officielle hors compétitio­n à Cannes, Le Grand bain a donné un peu fraîcheur au Festival. Mardi soir, le public avait réservé depuis un mois pour assister à son avant-première au Pathé La Valette, avant sa sortie officielle le 24 octobre.

Vous avez eu envie de montrer la dépression ambiante. On ne vous attendait pas dans ce créneau-là…

Mais ce n’est pas un créneau, c’est une observatio­n qui dure. J’adore observer les gens. Je sentais une espèce de petit ralentisse­ment dans le moral de mes potes, de la vie… Plus que de la dépression, j’avais envie de parler de l’importance du collectif, du vivre ensemble et de l’effort. Ces dix dernières années, ça a un peu disparu. Avec par exemple des émissions de télé où les gens ne s’écoutent pas mais se jugent… J’ai toujours été fasciné par les types qui vont faire un match de foot le jeudi soir, en février, à  km de chez eux. J’aime vivre en meute, j’aime les gens, j’aime le partage et j’avais envie de parler de ça.

Le casting a eu l’air très simple. Jean-Hugues Anglade, vous le croisez au supermarch­é de votre quartier…

C’est vrai. Avant de le croiser au supermarch­é (rires) j’ai quand même eu une admiration sans borne pour lui. Quand j’avais  ans et que j’étais au cours Florent, début des années , Jean-Hugues Anglade, c’était l’acteur de La Reine Margot ,de Chéreau… Je le trouvais absolument incroyable, avec une énergie. C’est pour ça que je lui ai demandé d’avoir les cheveux longs à nouveau . Je voulais qu’il me fasse du Anglade! Le hasard fait qu’il vit à trois rues de chez moi. J’ai toujours observé de loin ce type que j’ai vu souvent seul avec ses enfants. Il est très touchant, dans sa démarche, il a quelque chose de très doux, d’un peu désabusé, presque un peu abîmé aussi. C’est un acteur plus posé aujourd’hui, ce qui correspond­ait exactement à l’idée que je me faisais de ce personnage (un artiste qui n’a pas percé, Nldr) .Jele trouve absolument bouleversa­nt dans le film.

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(Photos Valérie Le Parc) Gilles Lellouche au Pathé La Valette, avec son coscénaris­te, Ahmed Hamidi, un des auteurs des Guignols de la grande époque.

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