L’avis d’un amateur, qui reste à l’écart
La vague des cryptomonnaies, Yannick Tilly la voit déferler depuis six ans. Mais il la voit aussi refluer depuis ces six derniers mois. « Sans dire exactement ce que j’y faisais, disons que j’ai eu accès au Darknet quand j’étais lycéen, un Internet caché, un espace de non-droit, dit-il. J’ai regardé un peu et je me suis rendu compte qu’on pouvait générer un peu d’argent avec le minage de Bitcoins. On s’y est mis avec deux copains et on a dû générer 50 € en deux semaines. Ce n’est pas énorme parce que nos ordinateurs n’étaient pas très performants, même si nos trois cartes graphiques tournaient en même temps. » Le Bitcoin se négocie comme n’importe quel actif, certes, mais il peut aussi se générer. Explication : la création et la régulation de la monnaie ne se font pas par une banque, mais par la « blockchain », c’est-à-dire la communauté des investisseurs, dont les ordinateurs vérifient les transactions. Cela s’appelle « miner » et chaque « mineur » est rétribué, par commission, en proportion des vérifications de transactions qu’il effectue. Le tout est consigné dans la « blockchain », sorte de livre d’or, qui ne peut pas être modifié et dans lequel sont consignées toutes les transactions (anonymes). La valeur étalon du Bitcoin, c’est justement ce « livre » et le fait que 21 millions de Bitcoins et pas un de plus seront minés (plus de 80 % le sont actuellement). Alors qu’une action classique représente un produit, un brevet, un savoir-faire, un programme de développement, une technologie, mais aussi des dirigeants et des salariés de la société cotée, le Bitcoin ne représente grosso modo « que » la confiance qu’on peut avoir en la « blockchain ». « C’est pourquoi je n’investis pas, explique Yannick Tilly, même si cela représente un système décentralisé super-cool, qui repose sur la solidarité. » Investir dans le Bitcoin revient évidemment à faire le pari d’une hausse du cours, mais aussi à croire en la révolution que cette cryptomonnaie peut représenter. « Je vois l’intérêt de maîtriser ce sujet, reprend l’étudiant en école d’ingénieur. Peutêtre que plus tard on achètera sa baguette avec du Bitcoin comme c’est déjà le cas pour des jeux vidéo sur des sites en ligne. Plus sûrement que ceux qui minent, ceux qui feront de l’argent seront sans doute les acteurs des paiements en Bitcoin. Autant être le casino, on gagne à tous les coups », conclut-il. Selon The Hollywood Reporter, habituellement très bien informé, un film est en cours de tournage sur le Bitcoin. Et on vous le donne en mille, ce long-métrage baptisé Crypto fera état de fraude, corruption et blanchiment d’argent. Aucune date de sortie n’est pour l’instant évoquée.