Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Douze ans en appel pour le braqueur de bijouterie­s

La cour d’assises du Var a réduit de manière significat­ive la peine qui avait été infligée à Olivier Garofalo par les assises d’Aix-en-Provence. Son beau-frère a bénéficié du même traitement

- G. D.

Statuant en appel, la cour d’assises du Var a nuancé hier le verdict rendu en mars 2017 par les assises des Bouches-du-Rhône. Elle a confirmé la culpabilit­é d’Olivier Garofalo pour les huit vols à main armée, en bande organisée, commis entre octobre 2006 et février 2007 dans les Bouches-du-Rhône, le Gard et le Vaucluse. Elle l’a également acquitté pour l’attaque de la poste d’Aix-Les Milles. Elle a ramené de dix-huit à douze ans sa peine de réclusion. La cour a aussi diminué la peine d’Antoine Rodriguez, condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis, pour avoir été associé à un braquage de bijouterie à Nîmes.

Mode opératoire

Dans son réquisitoi­re, l’avocat général Guy Bouchet a souligné en préambule les similitude­s entre la plupart des attaques de bijouterie­s. Un mode opératoire où l’on retrouvait les mêmes armes, les mêmes tenues vestimenta­ires, le même butin cantonné aux bijoux en or, les mêmes heures de braquage proches de la fermeture, ou encore l’utilisatio­n d’un véhicule “de guerre” et d’un véhicule de relais. À ses yeux, c’est à juste titre que les assises des Bouchesdu-Rhône avaient acquitté Olivier Garofalo, dans trois des braquages où l’on ne retrouvait pas cette « méthode de travail ». De plus, aucun élément « téléphoniq­ue » ne venait confirmer sa participat­ion. En revanche, il estimait que le braquage de la poste des Milles était bien le fait de Garofalo et de ses défunts complices, Alexandre Distanti et Adrien Anigo. Il fallait donc l’ajouter aux huit vols à main armée reconnus par Garofalo. C’était également la conviction de Me Caroline Dallest, aux intérêts des employés de la poste.

Confirmati­on requise

Concernant Antoine Rodriguez, l’avocat général était convaincu que dans l’attaque de la bijouterie de Nîmes, il n’avait pas été qu’un chauffeur naïf. « Il était en tête de convoi devant la voiture relais qui transporta­it le butin. » M. Bouchet a requis la confirmati­on des peines prononcées en premier ressort à Aix-enProvence : dix-huit ans de réclusion pour Olivier Garofalo et cinq ans de prison, dont trois avec sursis pour Antoine Rodriguez. Pour la défense de ce dernier, Me Pierre Crépin a plaidé l’acquitteme­nt, « pour laver son honneur ».

Du temps a passé

L’attaque de la poste des Milles ne cadrait pas avec le reste des faits commis par les accusés, selon le bâtonnier JeanLouis Keita. « Ils ont braqué des bijouterie­s parce que les receleurs leur passaient des commandes. C’est pour ça que vous pouvez éliminer la poste. Les faits sont anciens, a-t-il également souligné. Vous ne pouvez pas juger le Garofalo d’aujourd’hui comme celui de 2006. » Un credo repris par Me Fabien Perez, qui a invité les jurés à réfléchir sur le sens de la peine à infliger à Olivier Garofalo. «Prononcer une peine de dixhuit ans, alors qu’il a déjà subi dix ans de réclusion, est-ce adapté pour des faits de plus de dix ans ? Le temps a passé. Il n’est plus le même homme. » Pour conclure, Olivier Garofalo a redit qu’il voulait en finir avec ce passé, et que son espoir était « de voir ma peine baisser un peu, pour arrêter de voir mes enfants grandir sur des photos ».

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