Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le sapeur-pompier dracénois a retrouvé son bienfaiteu­r

- »VÉRONIQUE MARS vmars@nicematin.fr

Bertrand Baba, ce sapeur-pompier volontaire de Draguignan (Var) qui s’est retrouvé sans le sou, dimanche, dans un restaurate­ur niçois à la suite du vol du sac à main de son épouse, a retrouvé son bienfaiteu­r. Grâce à l’appel lancé dans Var-matin , hier, qui a été entendu. Vers 9 heures, coup de téléphone à notre rédaction : « Je viens de lire le journal et la personne que Bertrand Baba recherche, c’est moi ». À l’autre bout du fil, Walid M. infirmier libéral demeurant à Nice.

« Je ne me voyais pas partir en les laissant en galère »

Lui, s’étonne des recherches entreprise­s par ce sapeur-pompier pour le remercier. Il est même gêné des proportion­s prises par cette histoire, tient à conserver son anonymat. Pour lui, régler 68 euros d’addition pour dépanner ses voisins de table qui viennent d’être dépouillés est « un geste normal.» Sauf que payer une note de restaurant à de parfaits inconnus ne relève pas de la normalité. Rares sont ceux, comme Walid, à pratiquer la main tendue, sans calcul. Et en toute discrétion. « J’ai été élevé comme ça ,rigole-t-il. Aider les gens fait partie de mon ADN. Et puis, cette famille était sympathiqu­e. Elle était déjà attablée quand, avec ma femme et ma petite fille âgée de moins d’un mois, nous nous sommes installés à la terrasse de la Villa d’Este .» Et de raconter que la discussion entre eux a débuté. D’abord pour caser la poussette, puis sur les plats que Bertrand et son épouse, Isabelle, avaient commandés. « De fil en aiguille, on a parlé de la Fête des pères, d’enfants, on a ri aussi. Jusqu’à ce que Bertrand Baba découvre que le sac à main de son épouse avait disparu. » Et d’expliquer qu’ils étaient, sous le choc, en plein désarroi. « Je ne me voyais pas partir du restaurant en les laissant dans cette galère. »

« Ce gars-là est incroyable ! »

Alors, Walid s’est levé, est allé à la caisse pour tout payer. Sa note et celle de la famille de ce sapeur-pompier. Sans rien dire. Pour ensuite quitter ce restaurant de la zone piétonne. Alors hier, Var-matin a joué les entremette­urs. Transmis les coordonnée­s de Walid à Bertrand. Et ils se sont contactés, ont prévu de se retrouver. Bientôt. « Même heure, même restaurant, mais cette fois-ci, c’est moi qui garderai le sac de ma femme », assure Bertrand. Et celui-ci d’ajouter : « Il était tout content à l’idée de me revoir, a demandé des nouvelles de ma mère hospitalis­ée, avant de fixer une condition à notre rencontre : régler à nouveau le restaurant. Ce gars-là est incroyable ! Mais ça, il en est hors de question ! » Ce sapeur-pompier entend bien inviter Walid et son épouse en réglant, cette fois, l’addition. « C’est le minimum que je puisse faire pour le remercier de sa générosité qui fait chaud au coeur.

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(Photo Frantz Bouton) C’est à la même heure, au même endroit, au restaurant que Bertrand et Walid ont prévu de se retrouver. la Villa d’Este, rue Masséna,

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