« Le budget de l’aide aux victimes a quasi doublé »
La ministre de la Justice Nicole Belloubet a participé aux assises de France Victimes, hier à Nice. Objectif : défendre l’action de l’Etat après les attentats et saluer le travail des associations
La députée niçoise Marine Brenier l’avait interpellée à l’Assemblée une semaine plus tôt. Hier à Nice, c’est le maire Christian Estrosi qui a souligné l’urgence d’améliorer le suivi des victimes du terrorisme. Message bien reçu par Nicole Belloubet. La ministre de la Justice a « remanié son agenda » pour un aller-retour express sur la promenade des Anglais, aux 32es assises de France Victimes. Symbole fort, deux ans bientôt après l’attentat du 14-Juillet. A son tour de défendre l’action de l’Etat, comme la déléguée interministérielle à l’aide aux victimes Elisabeth Pelsez la veille.
Statut des conjoints, montant des indemnisations... Quelles pistes pour améliorer le suivi des victimes du terrorisme ?
Leur indemnisation a été considérablement améliorée. Le budget de l’aide aux victimes a été quasiment doublé en trois ans, passant de millions d’euros en à millions aujourd’hui. La prise en charge des victimes au niveau local a été renforcée, grâce à une coordination de tous les acteurs au sein des comités locaux. De son côté, le fonds de garantie et d’indemnisation a accéléré le versement des premières provisions, renforcé l’information des victimes sur leurs droits et augmenté son réseau de médecins experts. Bien sûr, il y a toujours des pistes d’amélioration. Nous y travaillons : création d’un juge spécialisé dans l’indemnisation de ces prejudices, meilleure prise en charge des victimes d’attentats à l’étranger, amélioration de la connaissance sur les prejudices...
Vous avez également évoqué la création d’unités hospitalières dans une dizaine de villes ?
Cela fait partie des projets portés par la déléguée interministérielle Elisabeth Pelsez. Cela répond à des demandes qui nous semblent importantes pour agir à la fois dans l’urgence et dans la durée.
Les premiers résultats de l’étude sur les enfants impliqués le Juillet sont inquiétants. Comment les aider à se construire après ça ?
Les travaux du Pr Florence Askenazy et de son équipe du CHU de Lenval sont très instructifs, car ils permettront de documenter scientifiquement les besoins de la prise en charge des victimes sur le long terme. Les premières conclusions confirment que, parmi les victimes, les enfants de moins de ans sont les plus exposés au développement de séquelles psychotraumatiques de longue durée. Les résultats de cette étude alimenteront bien entendu la reflexion du gouvernement.
A quand la mise en oeuvre et les premiers effets concrets de votre loi de programmation et de réforme de la justice ?
Ce projet de loi sera débattu en automne prochain. J’espère qu’il sera définitivement adopté début . Certaines dispositions s’appliqueront immédiatement, comme les dispositions qui simplifieront la procédure pénale pour faciliter le travail des forces de l’ordre et du parquet, afin de mieux lutter contre la délinquance. D’autres nécessiteront de mettre des dispositifs d’application, comme la refonte de notre politique des peines pour mieux prévenir la récidive. Je reviens le juin à Nice pour exposer et échanger avec les magistrats, les greffiers et les avocats de Nice. Retrouvez cette interview en intégralité dans l’espace abonnés sur nicematin.com