Louis Carbonel : «Je ne compte pas m’arrêter là»
Si sa maman n’a rien fait pour l’y pousser, Louis Carbonel est quand même tombé très tôt dans la marmite du rugby. Fils d’Alain Carbonel, double champion de France avec le RCT en 1987 et 1992, petit fils de Xavier Taccard, longtemps dirigeant et encore administrateur au club, le jeune demi d’ouverture est un pur produit de la formation toulonnaise. Une pépite 100 % rouge et noire, passée par toutes les sélections de jeunes en France jusqu’à devenir champion du monde, dimanche à Béziers, avec les U20 et son « poto » pilier gauche Jean-Baptiste Gros, ainsi que l’excellent Eric Dasalmartini, du coup promu directeur technique du centre de formation. Après plusieurs saisons de gestation et de progrès constants, Louis vient donc de confirmer tout le bien qu’on pense de lui, et même d’attirer tous les feux du rugby français sur lui. D’aucuns n’hésitent pas à évoquer déjà le futur Jonny Wilkinson. Lui, quoique flatté, trouve que «c’est un peu abusé ». Mais il ne renie en rien sa filiation, et ne veut surtout pas brider son ambition. Rencontre avec un jeune homme fin prêt à prendre son envol professionnel.
heures après, vous êtes toujours sur un nuage ?
Toujours, et je pense qu’il va me falloir trois bonnes semaines encore pour en redescendre. Tant que je n’aurai pas repris avec Toulon…
Qu’avez-vous prévu pour vos vacances ?
Je vais retourner à Gruissan où j’ai ma famille. J’y vais tous les étés. J’ai aussi un appartement à aménager et pas mal de choses à faire…
Vous venez de passer un cap. Vous avez maintenant de nouveaux objectifs en senior?
Oui, exactement. D’abord jouer le plus possible avec Toulon, et être le meilleur possible. Si c’est le cas, je pourrai espérer la vraie équipe de France, parce que je pense qu’il y a quelque chose à faire. C’est mon rêve depuis tout petit de jouer avec les Bleus. Je pense d’ailleurs que c’est mon seul véritable objectif, même si, au niveau du club, je veux gagner un titre avec Toulon.
Vos parents, surtout votre papa, doivent être très fiers ?
Oui, il était très fier dimanche après le match. Ça se voyait, et je crois que c’est la première fois que je le vois ainsi…
On l’a toujours senti très protecteur vis-à-vis de vous...
Oui, trop parfois, même. Je sais que ça part d’un bon sentiment et je prends ses conseils en compte même si parfois, il en fait un peu trop. Là, j’ai réalisé qu’il avait raison à bien des égards. Maintenant que je suis champion, je comprends ce qu’il me disait par rapport aux différentes sollicitations. Je me rends compte qu’il est de bon conseil pour rester au plus haut niveau et je l’en remercie. J’espère lui rendre tout ça un jour, car je ne compte pas m’arrêter à ce titre de champion du monde des U.
Les comparaisons un peu rapides avec Jonny Wilkinson, c’est flatteur ? Ça fait peur ?
Ça me flatte, mais je trouve ça un peu abusif. Certes, au niveau des jeunes, j’ai tout raflé, mais au niveau professionnel, je n’ai encore rien prouvé. J’ai vu ça sur les réseaux. C’est toujours flatteur mais ça n’a pas grande importance. Je vais juste essayer de m’entraîner encore plus pour être le meilleur possible.
Vous avez quand même bien travaillé avec lui ?
Oui, et je l’en remercie. Jonny, c’est comme un ami. Je devais même aller passer quelques temps en Angleterre avec lui cet été.
Pour l’instant, je suis un peu dans le flou par rapport à mon calendrier. Mais je lui avais demandé de faire quelques sessions de plus avec lui. Je voulais avoir ses derniers petits conseils qui pourraient vraiment m’apporter ce plus qu’il avait, pour peaufiner ma préparation vers le très haut niveau.
À quel moment allez-vous reprendre ?
La fédé nous a imposé quatre semaines de vacances. Du coup, je reprendrai le juillet avec l’équipe professionnelle.