Et si on se rendait en hélicoptère au circuit?
Des départs de La Ciotat, de Bandol ou de Hyères, une arrivée sur site en six minutes chrono: nous avons testé la compagnie aérienne Mont Blanc Hélicoptères, transporteur officiel du Grand Prix
Évacuons d’entrée le sujet qui fâche (un peu) : oui, un vol en hélicoptère coûte cher ; et non, se rendre au circuit par les airs le week-end du Grand Prix de France n’est pas à la portée de tout le monde. Mais à rendez-vous extraordinaire, public peu ordinaire. Et la société Mont Blanc Hélicoptères, transporteur officiel de l’événement, espère bien pouvoir acheminer jusqu’à 2500 passagers au pied de la piste ces prochaines heures. Nous ne serons pas de ceuxlà. Pas plus, donc, que l’immense majorité des spectateurs attendus chacune des trois journées dédiées à la F1 (1). Un public qui devra sans doute composer avec le trafic monstre annoncé sur les trois départementales qui mènent au circuit Paul-Ricard. Le temps d’un saut de puce du côté de la mythique enceinte, nous avons toutefois voulu nous mettre dans la peau des chanceux qui flirteront avec les nuages et toiseront de haut les bouchons.
Cinq hélisurfaces temporaires
Pour eux, HBG, la maison mère de la compagnie aérienne, dit avoir « énormément » investi, histoire de balayer aussi la concurrence du tarmac le temps du Grand Prix. Près de vingt appareils Jacques, le pilote à qui nous avons confié notre vie le temps d’un vol au-dessus du circuit.
se tiendront prêts à décoller en permanence pour satisfaire aux exigences imprévisibles des clients millionnaires. Mais pas seulement. «Nous avons surtout mis en place des “vols navettes” pour un public un peu moins fortuné, explique-t-on à HBG. Une fois son siège réservé, il faut se rendre dans l’une de nos cinq hélisurfaces temporaires, à Bandol, La Ciotat, Marseille, Hyères et Aix. Les départs pour le circuit auront lieu à heures fixes. Chaque appareil transportera cinq personnes.» Nous aurions bien testé la
«drop zone» bandolaise, sur le parking du stade Deferrari, mais celle-ci n’était pas encore en service à l’heure où nous écrivions ces lignes. Pour nous, tout a commencé dans le hall de l’aéroport du Castellet, avec une poignée de main ferme et expérimentée: celle de Jacques, 6000 heures de vol au compteur. Et l’air du gars tranquille à qui on confierait volontiers son portefeuille. Ça tombe bien: face aux lois de la gravité, c’est en toute modestie qu’on remet notre vie à son exceptionnelle science du manche. Il nous invite à grimper dans le cockpit de l’Écureuil, appareil fabriqué à quelques kilomètres d’ici, à Marignane, dans le berceau high-tech d’Airbus Helicopters. L’excellence made in France, se rassure-t-on. Solidement harnachés dans ce joujou à 2,2 millions
d’euros, nous enfilons le casque de rigueur, impressionnés à l’idée de surplomber de quelques centaines de mètres le plateau de Signes et ses rondeurs.
À km/h au-dessus des vignobles
Ça y est, les pales se mettent en mode ventilateur. Dans le brouhaha ambiant, on comprend vite l’intérêt du micro pour partager nos onomatopées ébaubies au reste de l’équipage. Devant nous, les cadrans s’agitent. Mais plus impressionnant encore est ce qui se passe à l’extérieur, à mesure que le paysage prend de la profondeur et que nous tutoyons les cieux. Le circuit est là, sous nos pieds, graphique et majestueux. L’émerveillement est à son comble quand nous découvrons, dans le lointain brumeux, le Bec de l’aigle et
la baie de La Ciotat. Les secondes qui suivent ne seront qu’oubli et contemplation béate. On vole, nom d’un rotor ! La balade durera douze minutes au total. Autant dire un éclair... et le double du temps qu’il faut, à 250km/h, pour relier Bandol au circuit en survolant les vignobles du Castellet et de La Cadière. Une fois déposés à l’aéroport, les clients bénéficient en plus d’une navette pour rejoindre leur place en tribune. Bref, il n’y a guère qu’une monoplace dans la ligne droite du Mistral pour soutenir la comparaison question vitesse d’exécution. «Quand vous prenez en compte tous ces services, ce n’est pas si cher », estime Jacques, pour qui le plaisir de voler ici depuis 25 ans n’a visiblement pas de prix.
1.
65 000 spectateurs par jour environ. Deux formules : ➠ Vol « navette » ou vol à la demande.
Cinq points de départs officiels : ➠ Stade Deferrari à Bandol, zone Athelia à La Ciotat, aéroport de Toulon-Hyères, Marseille et Aix/Les Milles.
Deux autres points de départs « privés » : ➠ Chantiers navals de La Ciotat (réservé aux propriétaires de yachts), domaine viticole Saint-Julien à La Celle.
Possibilités de baptêmes de l’air à l’aéroport du Castellet jusqu’à samedi. Tarif: € les min.
Pour réserver : ➠ gpcastellet@mbh.fr ➠ .....
Renseignements complémentaires : ➠www.gpfrance.com/ infos-pratiques/ ➠ www.mbh.fr/fr/ services/ vol-passagers/ evenements/gpfrance-castellet/ Textes : Mathieu DALAINE mdalaine@nicematin.fr
Photos : Dominique LERICHE