Macron courtise les Bretons et leur “esprit de conquête”
Emmanuel Macron a prononcé, hier, à Quimper un nouveau type de discours, presqu’entièrement consacré à une seule région, la Bretagne, qu’il a appelée à garder « l’esprit de conquête », notamment maritime et agricole. Au second jour de sa visite, le chef de l’Etat a prononcé une longue allocution, de plus d’une heure et demie, face à des centaines d’élus bretons rassemblés sur la principale place de Quimper, interdite au public. Il leur a proposé un « pacte breton » afin de renforcer la décentralisation de cette « région exemplaire qui réussit ce qu’elle entreprend ». « En Bretagne, on est fier d’être français, breton et européen en même temps », s’est-il réjoui, devant JeanYves Le Drian, le chef de la diplomatie et principal ministre breton, et du Finistérien Richard Ferrand, patron des députés La République en Marche (LREM) à l’Assemblée. Il y a un an, Emmanuel Macron avait obtenu 75 % des voix au second tour de la présidentielle en Bretagne, soit 10 points de plus que la moyenne nationale. Aux législatives, LREM avait réalisé un raz-de-marée, ne laissant que trois sièges de députés (deux à LR, un à l’UDI) sur 27.
Les municipales en ligne de mire
Le parti majoritaire espère renforcer cette prééminence aux prochaines municipales en présentant des candidats ou en soutenant des maires sortants de droite ou de gauche modérées, nombreux en Bretagne. Emmanuel Macron a également fait appel au prisme européen des Bretons. «J’ai besoin de ces terres qui croient dans l’Europe. (...) N’oubliez pas d’être des Européens, pas des Européens béats, mais des Européens bretons », leur a-t-il lancé, un an avant les élections européennes. Dans son discours, le Président est notamment revenu sur l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, destiné à l’origine à désenclaver le Grand Ouest. Il a promis des investissements pour améliorer les liaisons aériennes, ferroviaires et routières avec l’objectif de mettre l’ouest de la Bretagne (Quimper et Brest notamment) à 1 h 30 de Rennes et à 3 heures de Paris. Dans une lettre ouverte adressée avant la visite, les principaux élus bretons avaient annoncé qu’ils attendaient « des engagements forts (...), des réponses concrètes et rapides » pour désenclaver leur région. Pour Emmanuel Macron, l’avenir de la Bretagne passe plus que jamais par l’agriculture mais aussi la mer, avec notamment la priorité donnée à l’éolien maritime.