Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Mourad sort des stands

Si le président du RCT confesse qu’il zappera sur le Grand Prix de France, il ne se réjouit pas moins de son retour dans le Var. Au passage, il évoque ses souvenirs, parfois croustilla­nts

- RAPHAËL COIFFIER

Grande gueule reconnue du sport, Mourad Boudjellal a toujours plaisir à commenter l’actualité. À la napper de sa gouaille sans arrondis. Quitte à déplaire dans les dîners mondains... Plus réservé actuelleme­nt sur son RCT en reconstruc­tion, le président s’est donc penché avec gourmandis­e sur le berceau de la F1. Sur ce retour du Grand Prix de France en terre varoise. Mais chassez le naturel, il revient toujours au galop. « En fait, ces courses, je n’en ai rien à foutre ! » Un diablotin passe. L’inquisiteu­r s’explique : « Plus sérieuseme­nt, depuis le nouveau système de classement, je n’y comprends rien. Il faudrait être bac +9... »

Le chic, le choc le soft, le hard

Dépassé par les études dans la ligne droite, il a du coup décroché. « Pourtant, avant je suivais. Il y avait une vraie compétitio­n. Mais je ne dis pas que dimanche je ne jetterai pas un oeil. C’est tout de même un événement majeur pour notre région. » Il n’empêche que sa F1 se résume désormais à un album de souvenirs. Où se mélangent le chic, le choc. Le soft, le hard. Version langue de Mourad... D’ailleurs, son premier souvenir est imprimé

à jamais dans son crâne en perpétuell­e ébullition : « La mort de Senna. J’étais à Mayol cette année-là. On a appris la terrible nouvelle au coup d’envoi. » Vivant, le boss tourne la page. Égraine son chapelet. Sans se faire prier. Enchaîne les courbes. Tout en douceur d’abord. « La F1, ça représente

Alain Prost et Renault. Des Français qui gagnent. Mais aussi Lauda, Alesi, de sacrés pilotes. » Mais chez le trublion Boudjellal, les bulles ne se limitent pas à des petits coeurs qui font bloups, bloups ! « Je n’ai jamais aimé Schumacher. La froideur allemande peut-être. Et puis je

regrette qu’il n’y ait plus de tricolores sur la plus haute marche du podium. »

Ne pas oublier d’éteindre la caméra

Chaud, l’observateu­r appuie sur le champignon. Dévie de sa trajectoir­e. Ironise. Plein champ... « La F1, c’est également un patron qui avait oublié

d’éteindre les caméras. Après, tu peux avoir les moeurs que tu veux... » Les siennes sont dans la norme. Au point de regretter l’interdicti­on des grid girls (il n’est pas le seul). « Il y avait un casting exceptionn­el... » Tant pis pour les yeux. Tant qu’il y a encore le coeur. Les émotions liées aux risques de ces courses hors normes. « C’est un sport respectabl­e. Les mecs jouent leur vie à chaque minute. Ils ont une sacrée paire de c... » Insuffisan­t toutefois pour qu’il franchisse la grille. « Je n’ai jamais assisté à un grand prix en live. Peut-être que j’aurais aimé à l’époque de la rivalité Senna-Prost. » Invité de toutes parts, il a décliné à chaque fois. Et jamais il n’a roulé sur le circuit Paul-Ricard. Étonnant pour un féru de belles carrosseri­es, notamment Maserati. C’est donc de son canapé, entre coupe du monde de football et négociatio­ns, que Mourad Boudjellal vivra ce retour aux sources trois étoiles. « C’est bien, la F1 nous a rejoints. On en a trois nous aussi sur le maillot et on ne peut que se réjouir de cet événement mondial. Il est chez nous ! »

 ?? (Photos Valérie Le Parc, L. B., R. C.) ?? Toujours facétieux, le président du Rugby club toulonnais, amateur de belles voitures, avoue ne plus rien comprendre au système de classement de la F. Au point d’avoir décroché...
(Photos Valérie Le Parc, L. B., R. C.) Toujours facétieux, le président du Rugby club toulonnais, amateur de belles voitures, avoue ne plus rien comprendre au système de classement de la F. Au point d’avoir décroché...

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