Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Encore une charge des élus de TPM contre l’État

Les élus de la Métropole se sont réunis, hier matin, en conseil. L’occasion pour son président, Hubert Falco, de déplorer le contrat de maîtrise des dépenses publiques qui sera signé avec l’État

- V. R. vrabisse@varmatin.com

Ils se disent prêts au combat. Contre ce qu’ils estiment être une injustice. Hier matin, dans les locaux de la préfecture du Var, les élus de Toulon - Provence Méditerran­ée, réunis en conseil métropolit­ain, clament leur inquiétude – leur colère – face au contrat de maîtrise des dépenses publiques pour la période 20182020 que l’État les contraint à signer, sous peine de sanctions financière­s lourdes. Ce contrat prévoit en effet de plafonner l’augmentati­on des dépenses de fonctionne­ment à 1,35 %, afin de réduire le déficit public, contre la stabilisat­ion des dotations globales de fonctionne­ment (DGF) attribuées aux collectivi­tés. « TPM n’a pas attendu les contrats d’engagement avec l’État pour mettre en oeuvre une gestion financière saine et raisonnée », s’agace Hubert Falco, le président de la Métropole, avant de souligner que cette obligation « autoritair­e »met àmal« le principe de libre administra­tion des collectivi­tés locales, inscrit dans la Constituti­on ».

Finances déstabilis­ées

D’autant qu’il intervient dans un contexte où, assure le maire de Toulon, «il n’a jamais été aussi difficile de gérer une collectivi­té ». Et de rappeler qu’entre 2011 et 2017, les dotations et allocation­s versées par l’État à TPM sont passées de 63 à 45,6 millions d’euros. « Soit une baisse de plus de 27 % ! » Une injustice d’autant plus grande, assure Hubert Falco, que le statut métropolit­ain de Toulon Provence - Méditerran­ée date seulement du début d’année et que de nombreuses compétence­s lui ont récemment été transférée­s. Sans compter, a-t-il ajouté, « l’incertitud­e qui plane sur la compensati­on pour les collectivi­tés de la taxe d’habitation », vouée à disparaîtr­e, ce qui représente­rait une perte de 80 millions d’euros. « On nous demande de courir le cent mètres avec un boulet au pied ! » Irritation donc face au risque de « déstabilis­er les finances des collectivi­tés ». Mais surtout préoccupat­ion quant à la possibilit­é de répondre aux attentes des administré­s, qui, eux, « réclament toujours plus de services publics»: « Cette politique s’éloigne de la vie des gens ! »

« Il faut se mobiliser »

Et de certaines réalités sur lesquelles a insisté Jean-Pierre Giran, quatrième vice-président : « Entre la GVT (le Glissement vieillesse technicité, qui permet l’avancement de carrière des fonctionna­ires, et entraîne des augmentati­ons de 1,4 % en moyenne, Ndlr) et l’inflation, on est déjà au-delà du seuil imposé par l’État. » Il enfonce le clou en stipulant que, dans ces circonstan­ces, la stabilité de la DGF constitue à peine une compensati­on. Marc Vuillemot, dixième vice-président, acquiesce, pointant qu’en effet « la DGF n’augmentera pas selon l’augmentati­on de la démographi­e ». Autrement dit, elle resterait, proportion­nellement aux besoins, en diminution. « C’est à l’échelle nationale qu’il faut se mobiliser, conviennen­t ainsi le maire de La Seyne, mais aussi celui de Saint-Mandrier, Gilles Vincent. Il nous faut nous insurger contre cette atteinte à l’esprit de notre République. »

Profiter quand même

Une insurrecti­on qui, contrairem­ent à ce que propose Christian Barlo, conseiller communauta­ire communiste et adjoint de Marc Vuillemot, le seul à voter contre ce« contrat pervers », a tout de même conduit à l’approbatio­n de la signature dudit contrat. « Comment faire autrement, s’interroge le maire de La Seyne : nos concitoyen­s nous reprochera­ient de ne pas profiter du peu qu’on veut bien nous donner. » Hubert Falco conclut, à la façon d’une justificat­ion : «La sanction sera toujours plus dure que la signature ! »

 ?? (Photos Frank Muller) ?? Tapant du poing sur la table, le président de TPM, appuyé par les conseiller­s métropolit­ains, a tancé la méthode « autoritair­e » de l’État, qui veut plafonner, par contrat, les dépenses de fonctionem­ent des collectivi­tés locales.
(Photos Frank Muller) Tapant du poing sur la table, le président de TPM, appuyé par les conseiller­s métropolit­ains, a tancé la méthode « autoritair­e » de l’État, qui veut plafonner, par contrat, les dépenses de fonctionem­ent des collectivi­tés locales.

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