Var-Matin (La Seyne / Sanary)

TRietnreco­ntre avec tBreorinsa­rd Asset l«ligl’noeeisl » de la F

Bandolais d’adoption, le photograph­e, qui expose jusqu’au 30 juin sur le port et dans les commerces, reste une référence de la Formule 1. Flash-back

- SÉBASTIEN HÉNOT shenot@nicematin.fr

Dans la famille varoise de la Formule 1, il y a (eu) un dirigeant avec le Signois Hugues de Chaunac, un ingénieur avec le Cadiéren Michel Mac Burnie, un pilote avec l’autre Cadiéren Yannick Dalmas, une “plume” avec le Toulonnais Johnny Rives et un “oeil” avec le Bandolais Bernard Asset. Ce dernier, né en 1955 – « la même année qu’Alain Prost » – a photograph­ié la F1 pendant quarante-cinq ans et « plus de 500 Grands Prix », comme le résume son exposition à Bandol (1), où le banlieusar­d parisien de naissance s’est établi en 2010.

Paris - Le Mans... à mobylette !

Et pourtant, si sa « passion était avant tout la photo » ,il ne semblait pas destiné à devenir une référence de la catégorie reine du sport auto, lui qui avait plutôt un faible pour la moto. Entré à la réputée école de la photograph­ie des Gobelins à Paris « après la seconde », Bernard Asset s’exerce aussi et ainsi sur des courses de deux-roues, comme au Mans, où il se rend... « à mobylette à quinze ou seize ans » ! Vainqueur du deuxième prix d’un concours organisé par La Moto « en 1971 ou 1972 », il publie quelques semaines plus tard dans ce mensuel ses « premières images de sports mécaniques ». Et quelques mois plus tard ses premiers clichés de sport auto, en l’occurrence de rallyeraid, dans Echappemen­t ,magazine du Groupe Michel Hommel comme La Moto. La route de Bernard Asset va alors le mener à son premier Grand Prix de Formule 1, à Silverston­e en 1973… Et cette fois «en 125 cc » (!) : « Je m’étais mis en tête d’aller avec ma moto à côté de Londres, pour faire une balade et revoir la famille qui m’avait hébergé pour un séjour linguistiq­ue… Et il y avait le GP d’Angleterre. Je me suis alors fait accréditer par Echappemen­t et je suis arrivé “comme une fleur” le dimanche matin : je me suis retrouvé dans les stands et au bord de la piste… et j’ai fait ma première photo de F1 avec François Cevert. J’étais alors très loin d’imaginer que j’allais faire ma carrière en Formule 1 ». D’autant que ce cliché ne sera jamais publié, pas plus que ceux qu’il réalise au GP de France en 1974 à Dijon… où il se rend également en 125 cc ! Et pour cause : « Je ne les propose pas. Il n’y avait aucune arrière-pensée : je faisais des photos pour le plaisir de faire des photos, de faire de la moto, de faire des voyages. » Mais un de ses périples le mène jusqu’aux Etats-Unis et « va déclencher la suite » : « Je vais voir des courses automobile­s, je retrouve des pilotes que j’ai vus à Silverston­e et Dijon et je fais des photos qui sont publiées dans Scratch et L’automobile magazine ».

« Un regard nouveau à l’époque »

Le temps encore de faire son service militaire puis de “faire ses classes” à AUTOhebdo, toujours dans le groupe Hommel, Bernard Asset se lance vraiment en F1 à partir de 1978 avec Grand Prix Internatio­nal, autre magazine créé par Michel Hommel. Et il se fait connaître à la vitesse… d’une Formule 1. Avec son oeil « de photograph­e plus que de passionné », il apporte «un regard nouveau à l’époque, avec de l’ambiance », à l’image de GPI qui se « démarque avec des sujets “privés” sur les pilotes » : « Nous sommes par exemple allés chez Alain Prost, que j’ai pris en photo avec son fils Nicolas alors bébé dans ses bras ». Alors, lorsque GPI s’arrête, en 1983, il « continue tout seul », comme un grand qu’il est désormais, en indépendan­t. Et il élargit son champ d’action, à des produits auto mais aussi moto, à d’autres sports comme le tennis à Roland-Garros ou les Jeux olympiques 1992 à Albertvill­e et Barcelone, et même à la mode! S’il « rate des Grands Prix », Bernard Asset « ne lâche jamais la F1», pour son compte ainsi que pour des constructe­urs comme, en dernier lieu, Renault, jusqu’en 2015… où il « s’aperçoit » qu’il peut « prétendre à la retraite ».

Dédicace ce soir

Parfois rattrapé encore par sa passion, le photograph­e se consacre néanmoins à numériser ses archives et aimerait en faire un… ou plusieurs livres, lui qui a collaboré à nombre d’ouvrages : il dédicacera le dernier en date, Circuit Paul Ricard, les seigneurs de la F1 (Editions Gilletta), ce samedi de 18h30 à 20 h à la librairie Les mots passants à Bandol… et ne sera évidemment pas contre poser pour une photo ! 1. Quanrante-cinq ans de F1 en images, 40 photos sur le quai Charles-de-Gaulle et 60 dans les commerces bandolais, jusqu’au 30 juin.

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(Photo Dominique Leriche) Avant de s’installer à Bandol en , Bernard Asset y a fait étape à chaque Grand Prix de France de Formule  sur le circuit Paul Ricard entre  et .

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