Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Europe-USA : la guerre commercial­e est déclarée

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La guerre commercial­e est déclarée entre les États-Unis et l’Union européenne, après l’entrée en vigueur de droits de douane additionne­ls en Europe sur des dizaines de produits américains, comme les jeans, le bourbon ou les motos. Ces nouvelles taxes, officielle­ment imposées depuis hier à minuit, se veulent la réponse des Européens aux taxes de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium imposées par les États-Unis à la plupart des pays du monde, dont certains de leurs alliés. « La décision unilatéral­e et injustifié­e des États-Unis » d’imposer ces droits de douane «ne nous laisse pas d’autre choix »,a insisté cette semaine la commissair­e européenne au Commerce Cecilia Malmström. «Les règles du commerce internatio­nal ne peuvent être violées sans réaction de notre part», a-t-elle ajouté, précisant que « si les États-Unis supprimaie­nt leurs tarifs douaniers », les mesures européenne­s seraient « également supprimées ». Avant l’Union européenne, le Mexique, également concerné, avait déjà mis en place début juin des mesures de rétorsion contre Washington, et le Canada compte le faire début juillet. Les Européens sont par

Grèce: Tsipras salue « l’accord historique»

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a salué hier « l’accord historique » trouvé dans la nuit par les créanciers de son pays, à la suite duquel la Grèce doit sortir des plans d’aide sous lesquels elle vit depuis . « Une nouvelle page est en train de s’écrire, mais nous ne devons pas pour autant détruire le chemin fait sur les réformes et sur les efforts budgétaire­s. Cet accord est aussi une dette morale des Européens envers le peuple grec qui a souffert pendant huit ans. Nous aurons toujours des objectifs budgétaire­s à remplir mais ce sera à chaque gouverneme­nt de décider comment remplir ses objectifs, et c’est un grand changement ». ailleurs pris dans le feu croisé entre la Chine et les États-Unis, également engagés dans une surenchère de mesures protection­nistes et de menaces de rétorsion. L’Allemagne, grande exportatri­ce, voit déjà ses prévisions de croissance se tasser, pour cause de climat des affaires en berne au niveau mondial, alors même que ses exportatio­ns ne sont que marginalem­ent touchées jusqu’ici par des mesures américaine­s. Il en ira tout autrement si Donald Trump mettait à exécution une autre menace, celle de taxer directemen­t les voitures importées aux États-Unis - ce qui porterait tout particuliè­rement préjudice aux constructe­urs japonais et allemands (lire cidessous). Les taxes imposées par l’Union européenne s’appliquent sur une liste de biens fabriqués aux États-Unis, comme des produits agricoles (riz, maïs, tabac...), en acier, ainsi que des véhicules (motos, bateaux...) ou du textile. «Si nous avons choisi des produits comme les Harley-Davidson, le beurre de cacahuète, le bourbon, c’est parce qu’il y a des alternativ­es sur le marché (européen). Nous ne voulons rien faire qui puisse nuire aux consommate­urs», a expliqué jeudi le vice-président de la Commission européenne Jyrki Katainen. « De plus, ces produits auront politiquem­ent une forte portée symbolique », a-t-il argué. Les Européens ont longtemps espéré échapper aux taxes punitives annoncées en mars par Donald Trump. Mais après deux exemptions temporaire­s et des tentatives de discussion­s commercial­es avec Washington, l’Union européenne a finalement vu ces taxes s’appliquer le 1er juin. Dans la foulée, les Européens ont déposé une plainte devant l’Organisati­on mondiale du commerce (OMC). Ils comptent aussi instaurer des mesures dites « de sauvegarde » pour protéger leur marché de l’acier et de l’aluminium étrangers qui ne trouveraie­nt plus de débouchés aux États-Unis. Les mesures de rétorsion appliquées depuis hier sur les produits américains correspond­ent, en valeur, aux dommages causés par la décision américaine sur les exportatio­ns européenne­s d’acier et d’aluminium vers les États-Unis, soit un total de 6,4 milliards d’euros en 2017. L’Union européenne exercera d’abord ses droits sur les biens américains à hauteur de 2,8 milliards d’euros. Le rééquilibr­age sur les 3,6 milliards d’euros restants aura lieu soit dans trois ans, soit après une éventuelle victoire des Européens dans leur recours devant l’OMC.

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(Photo EPA/MaxPPP) La commissair­e européenne au Commerce, Cecilia Malmström.

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