Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Du mieux, mais…

La France a affiché des progrès contre le Pérou grâce à des performanc­es de premier plan de certains cadres. Antoine Griezmann, lui, cherche sa vitesse de croisière

- VINCENT MENICHINI, À ISTRA

Avec deux victoires en deux matches, les Bleus sont déjà qualifiés pour les èmes mais tout n’est pas encore parfait.

✓ Le 4-4-2 valeur sûre C’était le schéma utilisé depuis la mi-temps du huitième finale de l’Euro 2016, contre l’Irlande, et on n’a toujours pas cerné où Didier Deschamps voulait en venir en le mettant dans la corbeille lors de la préparatio­n et face à l’Australie. Le sélectionn­eur a tenté le pari du jeu en lançant, ensemble, Griezmann, Mbappé et Dembélé. C’est à saluer, mais il l’a raté. Or, la France a quand même gagné, ce qui n’est pas chose aisée pour les cadors depuis le début de la Coupe du monde. En revenant à du classique, la France a retrouvé du liant contre le Pérou. Elle est apparue beaucoup plus coordonnée dans son approche sans ballon, même si une fois ce dernier récupéré, cela n’a pas toujours été très convaincan­t. Par moments, il y a eu de bonnes séquences, comme sur l’enchaîneme­nt de passes qui a mené à l’occasion de Hernandez. Pour le reste, le plan de jeu a été assez basique avec de longs ballons pour Giroud, qui s’est régalé dans le jeu en déviations. Cela n’a pas empêché les Bleus de se créer six occasions en première période, contre aucune en seconde. Ce 4-4-2 offre des garanties à Deschamps, conforte le duo GiroudGrie­zmann, magnifie Kanté, sécurise les côtés, même s’il n’enchante pas Mbappé qui a quitté l’Arena d’Ekaterinbo­urg en faisant la tête et en refusant de s’exprimer face aux médias.

✓ Les cadres assurent En deux matches, Lloris a étouffé le débat né d’une préparatio­n quelconque, ce qui avait eu don de l’agacer, voire de l’exaspérer. En sortant le grand jeu face à Guerrero, le Niçois a changé

le cours du match, peut-être celui du Mondial de son équipe. « Tout va très vite, confie-t-il. Il frappe en force, ça peut passer entre mes jambes, mais je les ferme assez vite. C’est un arrêt qui permet de rester à 0-0. On marque juste après. Tout le monde a répondu présent à des moments opportuns. » Devant lui, Varane a dégagé une sérénité monstre, alors qu’il a dû gérer les errances d’Umtiti, de plus en plus inquiétant. Le défenseur du Real Madrid, à qui l’on a parfois reproché son manque de charisme en équipe de France, est en train de prendre une nouvelle dimension et s’affirme comme le patron de cette équipe. « Pas un leader ? Ça, c’est vous qui le dites ! Ma personnali­té ne peut pas plaire à tout le monde, j’ai besoin de parler à mes partenaire­s pour avoir des repères communs, a-t-il lâché la semaine dernière. Mais voilà, il existe différents types de leaders et de façons d’être. A Madrid, on a le meilleur exemple avec Zidane. Un leader n’a pas toujours besoin de chercher la lumière ou de parler fort.» Cela a souvent été le cas de Paul Pogba, à qui l’on reproche régulièrem­ent d’en

faire des tonnes pour pas grand-chose. Le milieu de Manchester United, que Deschamps a songé à sortir du onze avant le début du Mondial, semble avoir compris le message. Depuis deux matchs, il fait partie des meilleurs Français et rempli son rôle de relayeur sans fausse note.

✓ Griezmann en retrait Hormis son penalty contre l’Australie et une passe géniale pour Hernandez face au Pérou, Griezmann traverse son début de Mondial comme une ombre. « Grizou » a surtout fait parler de lui en annonçant son choix de rester à l’Atlético Madrid dans une vidéo assez déroutante. Il n’est pas dit qu’il ne prenne pas place sur le banc face au Danemark, histoire de garder de la fraîcheur pour les huitièmes de finale. S’il est toujours aussi généreux dans les efforts de repli, il ne dégage pas la même impression de rapidité balle au pied que lors de sa fin de saison en club. Fekir devrait prendre le relais pour le dernier match de poule, mardi à Moscou (16 heures).

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