Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Nicolas Domenach

- Premiers souvenirs du Mondial ? Une sélection marquante ? Un joueur ? Les Bleus de  ? Votre favori ? C. R.

Je repense à mon enfance, c’est toujours elle qui parle en foot. En , c’était mes premières émotions avec Kopa, Piantoni et Fontaine. On n’avait pas la télé chez nous alors on allait voir les matchs chez les gens. C’était une communion autour de ce spectacle, c’était le noir et blanc et cet espoir fou de voir la France gagner. Celle de Séville . On avait la plus belle équipe. Elle tenait derrière, inventait devant avec un milieu de folie. Platini et Tigana étaient des romantique­s, tellement élégants. Ils étaient dans la finesse face à la puissance allemande qui l’emporte après une agression sur Batiston. On croyait que le ballon tournait rond et puis non. En  (en demies -), un dieu du foot nous est tombé sur la gueule : Pelé. Il était tellement magnifique que c’était presque une consolatio­n d’être éliminé par lui. Personne ne lui arrive à la cheville. Allez, si, Platini et Zizou que je ne peux pas séparer. Ils ont quelque chose du génie français, un côté Fanfan la Tulipe. Ils partaient la fleur au fusil en disant ‘‘suivez-moi les gars’’. Cette équipe me plaît. Elle est sympathiqu­e et énergisant­e. Il ne lui reste plus qu’à se transcende­r sur un match entier, plus seulement sur quinze ou vingt minutes. Elle est capable d’avoir un beau football mais il lui manque une garde de fer, comme on a pu en avoir à certaines périodes. Je la vois aller en finale. Le Brésil a subi une telle humiliatio­n en , qu’il ne peut être que revanchard. C’est un football de génies. (*) Nicolas Domenach est chroniqueu­r politique sur RTL.

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