« C’est le combat du siècle »
Anne Hidalgo, la maire de Paris, a défendu la transition écologique, hier, au Transition Monaco Forum. L’occasion de signer un accord avec le prince Albert II de Monaco, entre le C40 et le CIO
C’est le combat majeur de ce siècle. » Solennelle, Anne Hidalgo monte à la tribune défendre la transition écologique. Tel est le thème du Transition Monaco Forum, qui regroupe depuis hier et jusqu’à ce soir 500 participants au Grimaldi Forum. La maire de Paris, au nom du C40 – un réseau de 96 villes engagées dans ce combat écologique, qu’elle préside –, a signé hier un accord symbolique avec le prince Albert II, au nom du Comité international olympique. Entretien.
Quels enjeux revêt ce forum ?
Il est important car il rassemble différents acteurs avec, pour idée, d’accompagner le financement de la transition écologique et énergétique. L’organiser à Monaco est symbolique. Le prince Albert est une figure importante du combat pour l’écologie. Il préside la commission développement durable au CIO. Nous avons signé un accord qui permet au C de travailler avec le CIO, pour faire du développement durable un enjeu commun. Et faire des Jeux un accélérateur sur les questions de mobilité ou de construction.
De quels leviers disposez-vous, concrètement, avec le C ?
D’abord, échanger sur les bonnes pratiques. Dans un monde où tout s’accélère, il n’y a pas de solution toute faite ! Les villes doivent offrir aux citoyens des réponses rapides, avec d’autres modes de mobilité, comme la place du vélo à Copenhague ou Stockholm. Dans la construction aussi, on a franchi un cap. Quand j’ai commencé à m’occuper du plan climat de la ville de Paris en , diminuer la consommation énergétique de à % paraissait insensé. Aujourd’hui, on livre des bâtiments à énergie positive qui compensent leur consommation par leur propre production !
Quelles villes sont des modèles ?
Les villes d’Europe du Nord, San Francisco, Tokyo… Toutes ces villes ont fait baisser de manière radicale le taux de pollution. Or c’est le sujet n° à Paris, où la pollution tue personnes par an, sur la métropole du Grand Paris. Elle cause beaucoup de maladies cardiorespiratoires, de cancers aussi. Donc il faut agir.
Voyez-vous des exemples sur la Côte d’Azur ? Nice peut-être?
Je voudrais remercier Christian Estrosi, car il a toujours été très bienveillant à mon égard sur cette question de la mobilité et de la pollution, par-delà les étiquettes politiques. Nice est une ville très innovante, et c’est très inspirant. Je rencontre aussi le maire de Cannes, comme celui de Marseille.
L’arrêt de l’Autolib’, après les ratés du Vélib’, un très mauvais signal?
Non. Les villes inventent, prennent des risques. Ces deux inventions auront marqué l’évolution de la mobilité en ville, et envoyé des signaux à l’international il y a dix ans. Depuis, ces petites bêtes-là sont arrivées [elle sort son smartphone, ndlr] et permettent de réserver ce que vous voulez, avec des cartes, des applications et des sites comme FreeMove. En outre, un modèle comme l’Autolib’ n’a jamais été rentable. On s’oriente à présent vers l’autopartage régulé par des opérateurs, comme à Madrid, Londres ou Stockholm.
La fermeture des voies sur berges reste vivement critiquée à Paris. Vous persistez et signez ?
Oui, d’autant que cette fermeture a le soutien de % Parisiens ! La diminution du nombre de voitures est, elle, passée de % à , %. Ces , km de voies de circulation sont devenues emblématiques de la volonté de la maire qui a accueilli l’accord de Paris sur le climat de fermer une autoroute urbaine en plein centre-ville. Je le revendique. Les villes qui font le choix de la voiture polluante meurent, et font mourir leurs habitants.
Ces enjeux écologiques seront au coeur des élections de ?
La pollution de l’air a toujours été LE sujet de l’élection parisienne. Les choix sont faits par ceux qui vivent la ville, pas par ceux qui la fantasment ou la critiquent! La ville est encore plus attractive quand on prend soin de ses habitants, notamment en prenant soin que l’air qu’ils respirent soit de bonne qualité.