Lucky Luke cherche un taulier...
De passage dans une brasserie borméenne pour vivre le match France-Danemark aux côtés de supporters, Bruno Bellone a eu du mal à parier sur une victoire finale des Bleus. Il dégaine
Brasserie Le Sans Souci. Boulevard de La Plage à Bormes. A l’intérieur, les voix portent. Des Allez les Bleus déchirent le calme de la cité balnéaire... A l’ombre de la terrasse, France, tes supporters sont là. Réunis par le PMU. Chouchoutés par lepatron, Gérard Mounin, et toute son équipe poudrée de bleu, blanc, rouge. Il ne manque qu’un hôte de marque. Un certain Lucky Luke comme l’avait baptisé, à l’époque de sa gloire, Didier Roustan. L’ex international se fait désirer. Bruno Bellone aura juste dix minutes de retard. Maillot tricolore collé à un torse encore dessiné, le Toulonnais traverse le bar. Enfin, essaye, tant il est happé tous les deux mètres par un admirateur... Le gamin du Ranchito, quartier populaire de Cannes, ne roule pas des mécaniques. Il discute avec tout le monde. Ne néglige aucune sollicitation. Qu’elle vienne d’un minot ou d’un aîné... Le revenant - Radio France avait annoncé son décès en 98 (!) - parle cash. De sa trajectoire romanesque. Entre Mondial 82 et 86 et descente aux enfers. L’ailier gauche a vécu mille chapitres. Résumé, sans langue de bois, dans son livre : « Les matches de ma vie »
Un faible pour Giroud
Un ouvrage écrit avec ses mots. A la fois simples et touchants. Saviez-vous par exemple que la voiture de la princesse Grace Kelly avait terminé son embardée funeste dans son jardin ? Alors jeune footballeur à l’AS Monaco, il avait été harcelé par les médias. Au point de devoir déménager. Que dire aussi de son jubilé en 99. Un adieu à la planète ronde pour payer ses dettes. « Il y avait eu un plateau de 95 joueurs. Je n’oublierai jamais... » Depuis, le champion d’Europe 84 a remis de l’ordre dans sa maison et se plaît à rencontrer les amateurs de foot lors de grandes occasions. Hier, durant plus de deux heures, il leur a détaillé le piètre France - Danemark. Sans concession. Confessant avoir « un faible pour Giroud. J’estime qu’il est le taulier même s’il manque encore un gars qui pose le pied sur le ballon et dit que ça marche comme ça ! » Lui avait Platini en leader. Puisil y a eu Zidane. Devant ce désert a fertilisé, Bellone a bien dû mal à affirmer que les hommes de Deschamps iront loin en Russie. « Surtout qu’il n’y a plus de petites équipes et donc plus de matches faciles. » Pourtant il veut croire en la bonne étoile tricolore. Puisse-t-elle être identique à celle qui a guidé sa trajectoire...