Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un jeune homme blessé par balle à la cité Berthe

Face à des trouble-fêtes à Trans-en-Provence (Var), un jeune homme sans histoire avait eu un geste homicide dont il n’a pas eu conscience

- G. D.

Depuis un an et demi, Tony Barbier, un jardinier de 22 ans, se trouve en détention provisoire pour avoir provoqué la mort d’un homme, en se mêlant d’une dispute qui ne le concernait pas, entre cinq personnes très alcoolisée­s. Lui était sobre ce soir du 2 décembre 2016 à Transen-Provence. Il avait quitté vers 23 h 30 la salle des fêtes où il avait travaillé pour le Téléthon, et venait de regagner son petit studio, au premier étage d’un immeuble du centre ancien de la commune. Mais après minuit, deux hommes ivres étaient venus pour la troisième fois de la soirée devant son immeuble, pour faire du tapage, donner des coups dans la porte et hurler des insultes à l’intention de l’occupante du troisième étage et de ses invités.

Pour son scooter

Craignant pour son scooter, son seul objet de valeur, garé dans le couloir, mais aussi pour aider l’un des convives du troisième, sorti seul et ivre faire face aux importuns, Tony est sorti également dans l’espoir de les faire partir. L’un des deux indésirabl­es étant armé de deux couteaux, il a pris son couteau papillon par précaution. Ce qui restera sa principale erreur. Car au moment fatidique, l’un des deux trouble-fête ayant quitté les lieux, il s’est retrouvé confronté à William Sarr, au comble de la colère, qui s’est emparé d’un gros pot de fleurs qu’il a soulevé dans sa direction. Se sentant menacé, Tony lui a porté un coup de lame au thorax. William Sarr a laissé tomber le pot, et a tourné les talons, en lui promettant qu’ils régleraien­t ce geste devant un tribunal. Pour Tony, l’incident était clos et il est rentré se coucher. Il n’a appris que le lendemain que son coup de couteau avait provoqué une hémorragie interne massive, qui avait terrassé William Sarr, après avoir marché 50 mètres.

Pas gâté par la vie

Ceux qui le connaissen­t ont dépeint Tony Barbier comme un jeune homme timide, immature, mais respectueu­x et en quête d’affection maternelle. Originaire du Nord, il n’a pas connu son père, mort avant sa naissance dans l’explosion accidentel­le de son appartemen­t. À l’âge de 3 ans, il a été retiré à sa mère qui lui avait fait subir de graves violences. Il a été confié à une famille d’accueil de Trans-en-Provence, au sein de laquelle il a grandi de 4 à 19 ans, et qui l’a accompagné jusqu’à ce qu’il puisse voler de ses propres ailes. Elle l’accompagne toujours à ce procès, aux côtés de son avocate Me Lucille Baratte.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Tony Barbier est défendu par Me Lucille Baratte.

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