LE CROSS MED VEUT MOINS DE MORTS EN MER
Alors que la saison estivale débute, les autorités maritimes ont présenté hier la nouvelle campagne de sécurité des loisirs nautiques depuis le Cross Med de La Garde, qui fête ses 50 ans. L’objectif est de réduire le nombre de décès en mer.
Chaque année, malgré les efforts de sensibilisation aux dangers de la Méditerranée, une mer imprévisible, une trentaine de personnes en moyenne perdent la vie. S’il n’est pas comparable avec celui des morts sur la route, ce nombre de décès en mer est insoutenable pour le viceamiral d’escadre du Ché. « Trente personnes qui disparaissent en mer, c’est trop», lâche le préfet maritime de la Méditerranée. Et l’année 2018 a mal commencé. Déjà huit personnes ont trouvé la mort sur le rivage méditerranéen, dont deux plongeurs et deux baigneurs.
De nouvelles approches
Conscient que le message basé sur le triptyque “préparation-équipement-alerte” est désormais « un peu éculé », l’amiral du Ché a, hier matin, à l’occasion du lancement de la campagne de sécurité des loisirs nautiques (1), insisté sur « la nécessité d’être innovant» pour amener les usagers occasionnels de la mer à encore plus de prudence. Et de détailler les nouveaux axes de réflexion. En matière de préparation, l’amiral du Ché souhaite par exemple insister davantage sur la condition physique. Plus particulièrement pour les plongeurs. « Trop souvent, les accidents surviennent parce qu’ils surévaluent leur condition physique ». Pour les équipements, «qui ont considérablement progressé ces dernières années », le préfet maritime de la Méditerranée a confié qu’un travail avait été effectué auprès des loueurs de bateaux. « Un courrier a été envoyé à quelque 450 loueurs professionnels, qu’ils soient loueurs de bateaux ou de simples paddles. On les a par exemple invités à relever systématiquement l’identité de leurs clients, un numéro de téléphone et la zone de navigation. Des informations qui peuvent être utiles en cas de recherches », précise l’administrateur en chef des affaires maritimes Antoine Ferri, directeur du Cross Med.
Pédagogie en mer
En matière d’alerte, en revanche, les innovations restent limitées: le canal 16 sur la bonne vieille VHF ou le 196 depuis un téléphone. Antoine Ferri insiste: «Certains appellent le 18 ou le 112. Ça marche aussi, mais ça fait perdre du temps. En composant le 196, on tombe directement sur des professionnels du sauvetage en mer». Pour bien faire passer ces messages, les différents acteurs de la sécurité en mer iront bien évidemment sur le terrain dans l’été. «Surtout pour faire de la pédagogie», insiste l’amiral du Ché. Avant d’ajouter: «Mais ceux qui poussent un peu seront verbalisés». 1. Message de sensibilisation visible à l’adresse suivante :https://www.youtube.com/watch?v=DcZzBcXjXFI&fe ature=youtu.be