Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le ralentisse­ur fait monter la températur­e sur le quai

Quai Jules-Guesde, un ralentisse­ur provoque l’ire d’un habitant. Si, parmi les riverains, les avis divergent, le maire rejette tout manquement

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C «e matin, un camion est passé sur les coups de 7 h 15, tout a tremblé dans l’escalier ! » A 77 ans, Jean-Pierre Adour-Lie ne décolère pas. En cause : le bruit causé par les camions passant sur un ralentisse­ur installé l’an dernier à environ 1,60 mètre de sa maison, située au 5 quai JulesGuesd­e. Car le poids lourd de 7 h 15 ne serait pas le seul à passer par là…

Bennes d’acier

« Avec le parc d’activité marine pas loin, il y a une noria de camions, de 6 h 15 à 17 h 45, tous les jours de la semaine !, peste le septuagéna­ire. Le pire, ce sont les camions-bennes. Quand les ridelles ne sont pas fixées, elles tapent contre l’acier, je ne vous dis pas le bruit. Le choc se ressent dans toute la maison. Il y a même une fissure qui est apparue dans un des murs l’année dernière, alors que pendant dix ans, il n’y a rien eu...» Et en plus de sa présence, la nature du ralentisse­ur pose question. Le plateau trapézoïda­l incriminé a en effet un « angle d’attaque de 40% », a un plateau de sept mètres de long et est situé à une vingtaine de mètres d’un virage. Ce qui est, à première vue, en contradict­ion avec les normes françaises (lire ci-contre). À l’origine de la constructi­on du fameux ralentisse­ur, Gilles Vincent, le maire de la commune, ne désarme pas. En réponse à un courrier envoyé en avril par M. Adour-Lie, l’édile assure qu’envoyée sur place, la police municipale n’a constaté aucune « nuisance sonore particuliè­re » due à la circulatio­n.

Responsabi­lités

Concernant les fissures dans la maison, « au dire des profession­nels du bâtiment », elles seraient dues à la pose d’une marquise ou à l’affaisseme­nt de la maison. Contacté, le maire avance que « le conseil départemen­tal ne nous aurait pas permis de faire ces travaux si ce n’était pas conforme aux règles. » Et de continuer, remonté : « L’année dernière, cette personne nous a demandé de faire faire baisser la vitesse sur le port. L’été dernier, un gamin a été renversé.» Avant de menacer : « Si on me demande d’enlever le ralentisse­ur, je le ferai, mais je pointerai les responsabi­lités. » Toutefois, pas de quoi impression­ner Jean-Pierre Adour-Lie. « Je ne suis pas contre le fait de faire ralentir les véhicules, mais pourquoi ne pas mettre un radar ? Ensuite, forcément que les policiers municipaux n’ont rien remarqué, avec la peur de l’uniforme, les camions sont passés au pas… » En interrogea­nt les gens sur le quai, les avis sont partagés. « Je trouve ce ralentisse­ur très bien, estime une Mandréenne. Il est bien large, donc il se voit et les voitures sont obligées de freiner pour laisser passer les gens ! » « Ce bruit que font les camions, c’est insupporta­ble ! Chez moi, près de la base, c’est pareil. Et encore, les ralentisse­urs sont moins grands que celui-ci ! », lâche un plaisancie­r.

Vers le clash ?

En attendant, Jean-Pierre

 ?? (Photo S. F.) ?? D’après l’associatio­n Pour une mobilité sereine et durable (Pumsd), la commune compterait au moins quatre ralentisse­urs illégaux, dont celui du quai Jules-Guesde (photo ci-dessus).
(Photo S. F.) D’après l’associatio­n Pour une mobilité sereine et durable (Pumsd), la commune compterait au moins quatre ralentisse­urs illégaux, dont celui du quai Jules-Guesde (photo ci-dessus).

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