Les habitants de la haute-ville ont le boulevard de Strasbourg à l’oeil
Vingt ans qu’une telle réunion n’avait pas eu lieu. Ce mardi soir, ce sont pourtant bien les résidents de la haute-ville de Toulon qui se rassemblent dans le petit club des retraités Léon-Blum, à côté de l’ancienne prison, à l’appel du Comité d’intérêt local, tout juste reconstitué. Forcément, après deux décennies, ils en ont des choses à dire les riverains de ce quartier central, des questions à poser aux élus présents. Pas toujours selon les règles – écoulement de l’ordre du jour, normalement suivi des questions du public –, manque d’habitude oblige.
Le boulevard n’attend pas
N’empêche que, sous la houlette du président du CIL Bernard Cavarec, ils laissent à peine le temps à Yannick Chenevard, adjoint au maire, de dire sa satisfaction de « participer à cette réunion, sur un espace en mutation », avant de lancer les choses sérieuses. En tête, la réfection en cours du boulevard de Strasbourg. « Les travaux, qui s’apprêtent à se finir, concernent les réseaux d’eau d’assainissement et pluvial, dont les plus anciens dataient de 1927 ! », rappelle l’adjoint chargé de la voirie, des réseaux ou encore des transports, précisant qu’il s’agit aussi de « mettre en place le haut débit Internet ». Répondant à une attente des habitants, mais aussi de tous les Toulonnais, voire de leurs voisins métropolitains, l’élu annonce que, dès juillet, le chantier de réfection des trottoirs du boulevard débutera. Le piétonnier sud devraient être terminés en septembre. Celui du nord, commencé à la mi-août, suivra. Viendra ensuite le tour de la chaussée : « Vu l’état du boulevard, explique Yannick Chenevard, on ne peut plus attendre la déclaration d’utilité publique pour le transport
(1) en commun en site propre : ça repousserait à cinq ou six ans sa réfection. » Ainsi, poursuit-il, « le boulevard sera tout à fait à la hauteur de ce quartier d’ici à juin 2019, avec de l’éclairage public refait à neuf, des quais de bus aux normes ».
À pied ou à vélo
« Et des pistes cyclables ? », s’enquièrent des personnes dans la salle. Le problème, note l’élu, comme à chaque fois que la question revient, c’est de savoir où les faire : « Le plan du boulevard restera celui que l’on connaît actuellement : des trottoirs, deux voies de bus et quatre de circulation. Or, pour pouvoir faire des pistes cyclables bidirectionnelles, il faut pouvoir dégager trois mètres de large : je les prends où ? » Et d’asséner : « Sur le boulevard de Strasbourg, c’est inconcevable. Ailleurs, pourquoi pas ? » L’adjoint explique alors que « la voie expresse (qui part du rondpoint Bonaparte, vers le boulevard de Tessé, Ndlr) a vocation à être aménagée en voie verte, piétonne et cyclable ». Autre possibilité : le boulevard du CommandantNicolas, sur lequel « on pourrait gagner 1,5 mètre », entre le moment où Montéty sera démoli et celui où un nouveau projet sortira de terre. Aux sceptiques, interrogatifs sur les délais, Yannick Chenevard, leur assure qu’« on parle de seulement deux ans ». 1. L’enquête publique devant donner lieu à une DUP et qui devait se dérouler en début d’année, a été annulée pour des raisons réglementaires. Elle ne pourra être relancée que lorsque le projet aura été soumis à une autorité environnementale autre que la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL). En attendant, les « pro tramway » estiment qu’en l’absence d’une nouvelle DUP, celle de 2005, portant sur la mise en place d’un tramway, est toujours en vigueur.