Prélèvement à la source : la bombe à retardement
Régulièrement annoncé depuis plus de quarante ans, le prélèvement à la source sera enfin une réalité en janvier . Cette réforme voulue par François Hollande et mise en oeuvre par son successeur avec un an de retard répond à un double objectif : simplifier le prélèvement de l’impôt et éviter l’année de décalage entre déclaration et recouvrement. A six mois de ce bouleversement majeur, le prélèvement à la source présente d’ores et déjà toutes les caractéristiques d’une bombe à retardement. L’effet psychologique de la fiche de paye du janvier chez les salariés imposables qui verront leur revenu net amputé de , % si ce n’est plus, inquiète jusque dans la majorité. Du côté des entreprises bientôt chargées de collecter l’impôt, l’inquiétude grandit de jour en jour. Dans un sondage Ifop pour la banque UFF publié hier par Le Parisien, % des dirigeants de très petites entreprises (TPE) reconnaissent que leur société n’est pas prête. Chez certains petits commerçants et artisans dépourvus de service administratif et même de secrétaire, c’est panique à bord. « Ce dispositif n’est clairement pas calibré pour les petites entreprises. Nous ne sommes ni fiscalistes ni percepteurs », prévient Patrick Liébus, le président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) qui a lancé une pétition et vient d’adresser une lettre ouverte à Emmanuel Macron et Édouard Philippe. De son côté, l’Union des entreprises de proximité (UP) réclame au gouvernement une compensation annuelle de € par salarié, estimant à « une semaine par an le temps administratif de la collecte de l’impôt dans une entreprise de deux à trois personnes ». En apparence serein, le gouvernement ne minimise pas l’inconvénient du système pour les entreprises. Le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin défend ainsi