Var-Matin (La Seyne / Sanary)

D’un miraculé

Sauvé in extremis après être passé par-dessus bord, Florian, biologiste marin, a tenu à témoigner à l’aube d’une nouvelle saison estivale. Hier matin, il a revu l’un de ses sauveteurs

- P.-L. P.

Le 13 mai 2014, Florian aurait pu mourir noyé en rade d’Hyères. Il s’en est fallu de peu. Quand l’hélicoptèr­e de la flottille 35 F l’a récupéré, il était inconscien­t. Victime d’un début de noyade et en hypothermi­e. Florian n’est pourtant pas un usager occasionne­l de la mer. Ce que le capitaine Haddock, en petite forme certes, qualifiera­it de « marin d’eau douce ». Devenu biologiste marin, après une enfance passée sur le littoral corse, il se considère lui-même comme « un profession­nel de la mer ». Et pourtant, tout a bien failli basculer le 13 mai 2014, lors du banal convoyage d’un semi-rigide entre Hyères et Le Lavandou. «Toute mon expérience ne m’a pas empêché d’être éjecté par-dessus bord par une vague», raconte Florian, invité hier matin au Centre régional opérationn­el de surveillan­ce et de sauvetage (Cross) Med pour le lancement de la campagne estivale. Dans une eau à 13 °C, l’espérance de vie n’est pas très longue…

Aucune imprudence commise

Quatre ans après ce qu’il appelle presque pudiquemen­t une « aventure », Florian n’a pas le sentiment d’avoir commis la moindre imprudence. « J’avais revêtu une veste de quart et un gilet de sauvetage. Le coupe-circuit, sécurité qui stoppe le moteur, était passé à mon poignet. Et je disposais d’une VHF, ainsi que d’un téléphone semi-étanche ». C’est d’ailleurs grâce à ce dernier appareil qu’il réussira à donner l’alerte. In extremis. Le sauvetage de Florian relève malgré tout du miracle. C’est Matthieu, treuillist­e à bord de l’hélicoptèr­e de la 35 F, qui l’affirme. « À bord, on a beau être quatre à scruter les flots, il n’est pas facile de repérer une personne à la mer. Et par expérience, il y a très peu de chance qu’on retrouve vivantes les personnes qui n’ont ni gilet de sauvetage, ni moyen de signalisat­ion ou de communicat­ion ». Avant de repérer Florian et de le récupérer, 45 interminab­les minutes passeront. Quarante-cinq minutes pendant lesquelles Florian verra l’appareil le survoler à deux reprises, puis s’éloigner... L’une des trois embarcatio­ns de la Société nationale de sauvetage en mer engagées dans les recherches fera de même, passant à côté de Florian sans le voir dans une mer formée. Pleinement conscient de sa chance, Florian n’a pas voulu rompre « cette chaîne de secours ». Et alors qu’il s’était juré d’en rester à deux enfants, il est devenu père pour la troisième fois un an presque jour pour jour après son sauvetage. Comme en offrande à la vie.

‘‘Du ciel, il n’est pas facile de repérer un homme àlamer”

sauvé des flots.

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(Photo E. Benoit©Marine nationale) De gauche à droite : Matthieu, le sauveteur de la flottille  F et Florian, le miraculé

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