Six tombes découverte
Les fouilles entreprises dans l’aile ouest ont mis au jour six sépultures. Si elles présentent un intérêt archéologique, ces découvertes n’ont rien d’exceptionnel puisque d’autres corps avaient été retrouvés lors des précédents chantiers archéologiques à l’abbaye. Au cours de ses recherches depuis avril, l’équipe de Marc Borréani a relevé six tombes. «Deux d’enfants et quatre d’adultes. Trois correspondent à des femmes (1).» Sur les six sépultures, une est plus ancienne que les cinq autres. «On demandera probablement une analyse au Carbone 14 pour une datation.» Elle sera comprise dans une fourchette entre un siècle et un siècle et demi. Il reviendra par la suite aux anthropologues d’étudier les squelettes pour notamment évaluer les âges et déterminer des pathologies éventuelles. « La datation sera intéressante parce que nous avons beaucoup d’incertitudes. Nous n’avons pour l’heure trouvé aucun élément dans les sépultures. » Au Moyen-Age vers le XIIIe siècle, il y avait dans les tombes «des pegaus (pots en provençal, NDLR) au niveau de la tête (retrouvés lors de précédentes fouilles au monastère dans les sépultures, NDRL) ». Ce qui indiquerait que les corps retrouvés dans l’aile ouest seraient antérieurs à cette période. « On pourrait être au XIe-XIIe siècle. » Un autre constat permet une datation approximative. « Au Moyen-Age, les défunts avaient la tête à l’ouest regardant vers l’est. Vers Jérusalem.»
Des tombes près des églises
Quant à avancer que les corps de femmes retrouvés sont des moniales. « On ne peut faire que des hypothèses. » D’autant qu’à proximité de l’église SaintePerpétue (mentionnée en 1011), il y avait un cimetière. « Les gens à l’époque se font enterrer à côté des édifices religieux. » Rien donc de surprenant. « Nous avons mis au jour de nombreuses sépultures depuis les premières fouilles en 1992 », en continuité également de l’église Sainte-Marie (édifiée en 1056 et reconstruite au XIIIe siècle). « Nous avons l’impression que dans le préau, ce n’était que des moniales. » Et dans la galerie nord, « nous avons sorti des espaces qui correspondaient à la réduction du cimetière. » La présence de ces nombreuses tombes à La Celle s’explique. « Si le nombre d’habitants n’était pas grand, au MoyenAge, la mortalité était importante. Beaucoup d’enfants meurent très petits. Les gens ne vivaient pas très vieux. » Autre cause, l’occupation religieuse sur 700 ans, avec une moyenne comprise entre 50 et 100 moniales qui venaient de l’extérieur. « Il faut aussi envisager que des gens qui n’étaient pas de La Celle se faisaient enterrer là. C’était intéressant pour eux d’avoir leur tombe dans un monastère. »
Un cimetière dans l’abbaye
« Les sols de l’abbaye étaient en terre. Au XVIe-XVIIe, lorsqu’ils sont caladés, une bande de terre est conservée dans la galerie nord. Les lieux restent funèbres jusqu’à la fin du XVIIe. Peut-être alors, ce n’était plus que des moniales. Ce ne sont que des observations. »
1. Les sexes ont été déterminés sur place avec une prise de mesures sur le bassin par des archéothanatologues.