KARTING Kenny Roblès à toute allure
Le Hyérois vient de décrocher le titre mondial amateur en Italie, lors de sa première tentative. Fou de sport mécanique, le garçon de 32 ans est déjà tourné vers la suite. En toute décontraction
Sur le bord du circuit hyérois de Speedkart, où il a fait ses premiers tours de piste, Kenny Roblès, son casque fétiche calé sous le bras, papote avec tout le monde. Raconte tout sourire sa course et bien d’autres choses aux équipes du circuit, tous hyper fiers de la performance de l’enfant du pays. Tout frais champion du monde SWS de karting, le garçon n’en fait pourtant pas des tonnes. Il est simplement bavard. «C’est une satisfaction globale, lâche-t-il sobrement. Pour moi et pour les gens qui m’entourent. J’y croyais sans y croire, mais je suis allé là-bas pour ça. Alors c’est cool. »
Tempête sous un crâne
C’est un peu plus que cool, mais Kenny n’est pas trop du genre à se prendre la tête. Lui le fonceur, qui s’est lancé dans l’aventure début 2017, avec l’objectif de décrocher ce titre dès que possible, a commencé par remporter le championnat de France. S’ouvrant ainsi tranquillement les portes de la « finale » mondiale à Lugnano, à quelque 180 kilomètres de Venise, réservée aux dix meilleurs pilotes de chacun des 47 pays participants. Alors certes, en Italie, tout n’a pas été si simple. Il a d’abord fallu gérer le stress, la tempête sous le crâne et les insomnies à l’approche de la compétition. « Avant de partir, j’avais des peurs et des migraines, raconte-t-il. J’ai passé des nuits à réfléchir à comment j’allais doubler, à quel endroit...» Lors des trois séances de qualification, le Hyérois commet quelques erreurs. Qui le placent en 11e position pour la manche finale. La plus importante. La seule qui compte. Celle au bout de laquelle sera désigné le grand vainqueur. Et celle-là, le garçon de 32 ans la négocie au cordeau. Mentalement et tactiquement. Comme dans un rêve. «Tout s’est déroulé parfaitement », résume-t-il. Poing serré, Kenny Roblès coupe la ligne le premier. Il est champion du monde. Dès sa première tentative.
Les félicitations de Peterhansel et Leclerc
La bonne nouvelle traverse les frontières à toute allure. Camille, la compagne du pilote, fond en larmes. De joie. La famille aussi. Son téléphone sature : 760 messages de félicitations ! Dont ceux... de Stéphane Peterhansel, 13 fois vainqueur du Dakar (6 fois en moto, 7 fois en voiture), ou encore du jeune pilote de Formule 1 Charles Leclerc, 10e du Grand Prix de France dimanche dernier. Et lui, dans tout ça ? Tranquille, bien sûr! «Sur le coup, c’est sûr, j’étais heureux, sourit-il. Ça représente quand même beaucoup de temps, d’énergie, de travail. Mais je suis très vite revenu sur terre. Déjà tourné vers la suite. » Pas question de s’arrêter en si bon chemin, forcément... «Le but, poursuit-il, ce serait de gagner le championnat du monde d’endurance.» Ça tombe bien. Les Belges, champion en titre de la discipline, lui ont proposé de «rouler avec eux ». « Mais j’ai aussi envie de défendre mon titre en sprint, reprend illico le Hyérois, en tête du championnat de France 2018 et déjà assuré de se qualifier. Alors je pense que l’endurance attendra l’année prochaine... »