« Ici, Sotchi ? »

Au lendemain de notre retour de Kazan à Istra, via Moscou en avion, on est retourné à Moscou pour assister à Russie - Espagne. Vous suivez ? Nous, non plus. La preuve, hier matin après m’être endormi en lisant les journaux du lendemain, enfin du jour parce qu’ils sont disponibles dès une heure du matin, j’ai cru me réveiller à Sotchi, une ville où on ne s’est encore jamais rendu. Tout va bien... Plus de trois semaines qu’on est sur le sol russe, des milliers de signes et de kilomètres au compteur, cela commence à se voir sous nos yeux et à se ressentir dans notre tête. Mais qu’importe, on n’est pas là pour faire pleurer dans les chaumières, quand bien même au sortir du stade Loujniki, après avoir vu Akinfeev réaliser le match de sa vie et les Espagnols jouer au handball, ‘‘Dimo’’ nous a fait le coup du faux taxi. On lui a tout de même donné sa chance après d’âpres négociations... Il était très tard, on avait très faim et le reste de la bande des suiveurs nous attendait chez Ando pour fêter la victoire de la Russie. On ne les a jamais retrouvés. Car, ‘‘Dimo’’ n’est pas une flèche au volant. Il conduit une voiture d’un autre temps, qui fait le bruit d’un tracteur et dans laquelle nos genoux grincent à l’arrière, faute de place. Il est guidé par son téléphone, mais trouve le moyen de se tromper de route. Il met du son, nos oreilles sifflent, Istra est à plus d’une heure. On a envie de l’insulter, mais ‘Dimo’’ n’est pas un mauvais bougre qui finit pas nous ramener à bon port, à un tarif tout à fait acceptable, alors que celui de départ n’avait aucun sens. On lui offre une cigarette, qu’il fume d’un trait. On lui dit adieu. Il est 23h30, au restaurant Mill. La Russie est en fête, les Russes à la bière. L’un d’eux insiste pour prendre une photo avec nous parce qu’on vient de Nice, qu’il est fan de Balotelli et qu’on a une accréditation autour du cou. Il a mangé beaucoup d’ail, mais on joue le jeu. Parce qu’il chante super bien « Allez les Bleus ! » Ici, Sotchi ?