juillet : Maradona sifflé à Naples
La demi-finale du Mondial , Argentine - Italie, est l’histoire d’un public tiraillé. A Naples, au San Paolo, les tifosi ont les fesses entre deux chaises : supporter la Nazionale, en course pour décrocher alors un quatrième sacre planétaire et distancer le Brésil, ou l’idole Diego Maradona. Au pied du Vésuve, El Pibe de Oro est l’icone. Celui qui a remis Naples sous le feu des projecteurs. Au club depuis , il a remporté le Scudetto ( et ), une Coupe d’Italie () et une Coupe de l’UEFA (). Dans la guéguerre qui oppose Sud et Nord de l’Italie, les Napolitains ne sont plus « des paysans ». La fierté est de retour. Dans l’avant-match, Maradona tente de mettre le public dans sa poche : « Amis napolitains, jours par an, vous êtes considérés comme des étrangers dans votre propre pays. Aujourd’hui, vous devez faire ce qu’ils veulent que vous fassiez, en supportant l’équipe d’Italie ? À l’inverse, moi, je suis Napolitain jours par an. » Toto Schillaci, le buteur transalpin, lui répond : « Ce n’est pas vrai que la ville de Maradona est discriminée. Les fans n’ont pas besoin de le supporter. » Ce dernier appel va être entendu. Après le but de Schillaci (’) et l’égalisation de Caniggia (’), qui stoppe la plus longue série d’invincibilité en Coupe du monde réalisée par Zenga ( minutes), les deux équipes s’en remettent aux tirs au but. A -, Donadoni rate et Maradona s’avance. Il marque sous... les sifflets. Impensable ! Serena rate, l’Argentine est en finale mais chute face à l’Allemagne (-). En larmes sur l’écran géant du Stadio Olimpico, Maradona, vice-champion du monde, est sifflé à nouveau. L’Italie ne lui a pas pardonné l’élimination des siens contrairement à Naples. En Campanie, Diego reste un porte-drapeau.