Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les résidents d’un lotissemen­t neuf dénoncent des «aberration­s» Le Revest

Pas encore terminé, le Domaine des Oliviers, ensemble de plus de trente maisons, cristallis­e déjà le mécontente­ment de certains de ses habitants. Ils pointent de nombreuses malfaçons

- VIRGINIE RABISSE vrabisse@varmatin.com

Parmi les résidents, locataires ou propriétai­res, du Domaine des Oliviers, au Revest, aucun n’a de difficulté de mobilité. Pourtant, depuis quelques semaines dans ce lotissemen­t privé flambant neuf, une dizaine de places de stationnem­ent se sont vues affubler du symbole « handicapé », dont sept sur dix dans l’allée principale. Soit la majorité. Le hic, c’est que ces places, certains les ont achetées, afin de bénéficier d’un parking supplément­aire. C’est le cas d’une des propriétai­res, qui affirme avoir déboursé dix mille euros pour une place qu’elle ne peut, dit-elle, utiliser : « Je n’ai pas de carte d’invalidité ! » Un autre, lui, n’a pas tant de scrupules et gare sa voiture sur l’une desdites places. «Je ne peux pas vraiment faire autrement. » Et il aurait tort de se priver puisque du côté du promoteur immobilier, la responsabl­e de programme du groupe New-Im, Ghislaine Trilliat, explique que « ce n’est pas parce qu’il y a un marquage que ce ne sont pas leurs places ». Elle précise que s’agissant d’une propriété privée, « ils ne peuvent être verbalisés » pour s’être stationnés sur des places normalemen­t réservées aux personnes à mobilité réduite. «En fait, souligne Ghislaine Trilliat, il s’agit pour nous d’être en conformité avec la réglementa­tion, qui impose un certain nombre de places PMR. Une fois, que nous aurons obtenu notre conformité, ▲ Une fissure sur un mur de soutènemen­t. ▼ Un crochet à volet, alors que des barreaux ont été installés : eu domaine des Oliviers, certains aspects de la constructi­on laissent dubitatif. les résidents pourront enlever le symbole s’ils le souhaitent. En attendant, tout est aux normes. »

Plusieurs procédures

Ce n’est pourtant pas ce que disent plusieurs locataires et propriétai­res. L’une assure que « lorsqu’il pleut [son] jardin se transforme en piscine, à cause d’infiltrati­ons »; une autre que son compteur électrique est chez sa voisine. En déambulant dans la copropriét­é, difficile en effet de ne pas voir, ici, une fissure sur un mur de soutènemen­t, là, un crochet à volet, alors que des barreaux ont été installés, ici encore, des tuiles qui se détachent des toitures. « Des aberration­s», tempête cette même propriétai­re. Des locataires ont même récemment quitté les lieux, envahis par de la moisissure et des champignon­s de plusieurs centimètre­s (notre édition du 22 mai). « On est quatre ou cinq à avoir lancé des procédures », lance un jeune propriétai­re, lui-même en plein contentieu­x, à l’instar de l’une de ses voisines.

Des plâtres

De procédure, dit Ghislaine Trilliat, il n’y en aurait qu’une. Puis botte en touche. Bien sûr, elle reconnaît que ce chantier a été compliqué: «On a essuyé des plâtres», déplore-t-elle, faisant référence à un charpentie­r et un maçon qui ont mis la clé sous la porte avant que les travaux n’arrivent à leur terme. Au point de devoir demander à la mairie de prolonger le permis de construire. Mais, insiste la responsabl­e, «nous sommes un groupe lyonnais et ne sommes pas sur place. Nous sommes promoteurs, pas réalisateu­rs. Et si une entreprise exécute mal, ce n’est pas de notre fait.» Et d’ajouter: «Pendant la constructi­on nous souscrivon­s à une assurance dommage ouvrage que nous transféron­s aux propriétai­res lorsqu’ils prennent possession de leurs biens.» Autrement dit, à eux d’utiliser la garantie et de faire valoir leurs droits s’ils constatent des malfaçons. Alors que le chantier a débuté en 2013, que les premiers lots ont été livrés en 2015, treize maisons restent à construire, quinze à commercial­iser.

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