Bateau de croisière pollueur: le procès à Marseille reporté
Annoncé comme emblématique, le procès devra finalement attendre. Le tribunal correctionnel de Marseille devait juger ce lundi un capitaine américain d’un navire de croisière pour avoir enfreint les normes anti- pollution. Il a été renvoyé au 8 octobre. Outre le capitaine, âgé de 58 ans, et qui n’était pas présent à l’audience hier, le tribunal doit aussi juger le groupe Carnival, maison mère de P & O Cruises, à qui appartient L’Azura, un géant des mers de 300 mètres de long qui peut accueillir jusqu’à 3 000 personnes. Les deux doivent comparaître pour «utilisation, par un navire en mer territoriale, de combustible dont la teneur en soufre est supérieure aux normes autorisées - pollution de l’air ». Le capitaine du navire risque en théorie un an de prison et 200 000 euros d’amende. Le fioul brûlé par le paquebot qu’il commandait avait été contrôlé le 29 mars dans le port de Marseille, dépassant les valeurs limites en soufre des normes européennes antipollution. Hier, les avocats du capitaine et du groupe Carnival ont tenté de s’opposer, en vain, à la demande de renvoi déposée par le parquet. « Nous voulons plaider parce que le procureur de la République nous a déjà condamnés par voie de presse », ont déclaré Mes Bertrand Coste et Patrick Simon. En annonçant en avril engager des poursuites à l’encontre de ce capitaine de navire, le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux avait frappé un coup en matière de lutte contre la pollution atmosphérique. Le groupe pharmaceutique Sanofi a annoncé, hier soir, l’arrêt immédiat de la production de son usine chimique de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), devant le tollé suscité par des informations de presse sur ses émissions hors norme de rejets toxiques. Selon l’association France Nature Environnement (FNE), qui compte prochainement déposer plainte, le site rejette des « matières dangereuses à des taux astronomiques ».