Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Bernard Lama : « Je sens que l’histoire va bien se finir »

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Cette génération  ressemble-t-elle à la vôtre ? Quelque part, dans son parcours, oui. Je pense qu’il y a bien plus de talent dans cette génération-là que dans la nôtre. Il y avait de bons joueurs dans notre équipe, on était tous au sommet. Tandis que là, ils sont tous jeunes, ils ont encore une marge de progressio­n. Le fait d’arriver en finale de Coupe du monde et éventuelle­ment de la gagner va les pousser. On n’a pas encore tout vu, il y a un potentiel énorme dans toutes les lignes de l’équipe et même sur la touche. Avec ce début de compétitio­n et cette montée en puissance au fur et à mesure, ils ont un parcours similaire au nôtre.

Le style vous rappelle-t-il quelque chose ? A notre époque, on n’avait pas le choix. On n’avait pas les talents offensifs qu’ils ont aujourd’hui. Mais effectivem­ent, globalemen­t, ça se ressemble. Didier Deschamps est le coach, il impose sa marque. Cette équipe a le style de Deschamps. On le connaît. C’est quelqu’un qui calcule tout, donc cette équipe calcule tout. Elle est cadrée dans ce mode. Et les calculs sont bons. Que pensez-vous des prestation­s d’Hugo Lloris ? Il fait un super tournoi, exactement ce qu’il fallait faire pour maintenir son équipe à chaque match. Il s’est bien remis en question avant la Coupe du monde, parce qu’il n’a pas fait une super saison. Bravo à lui.

Ressentez-vous de la fierté lorsque les joueurs actuels font référence à votre titre ? Le lien est visible. On a gagné une Coupe du monde, on a eu un parcours. Ils ont un entraîneur qui leur en parle de temps en temps. Et de toute façon, ils ont grandi avec pendant des années. Certains étaient nés, d’autres pas, ou étaient tout petits. Ils rêvaient devant la télé, comme nous, on a rêvé en voyant d’autres équipes.

Cela réveille-t-il vos souvenirs ? Nos souvenirs ne sont pas enfouis, pas endormis, ils sont là. Encore plus parce qu’on a fêté les  ans et que cette équipe est en finale. Je dis souvent qu’on part avec ce qu’on a réalisé, pas avec ce qu’on a. On gardera cela toute notre vie.

Les mêmes scènes de liesse envahissen­t les rues un peu partout en France… C’est très bien. Le peuple a besoin de fêter. Les dernières années ont été très difficiles avec les attentats, avec tous les problèmes. Avec le football, on a des moments de joie et d’hystérie collective et positive. C’est bien mieux de commémorer des victoires que de rendre hommage à des morts. C’est un moment important et ça peut redonner une certaine dynamique à la France.

Que ferez-vous dimanche soir ? Je ne sais pas encore si je commente le match pour France Ô. Je suis à Paris. On va attendre ce match, prendre les choses par ordre. Je sens que l’histoire va bien se finir. Il y a des moments comme ça, qu’on sent.

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