Un nouveau commissaire à l’écoute
À la tête d’une « équipe motivée et déterminée » qui a fait preuve d’un sang-froid exemplaire en dispersant 80 fauteurs de trouble dimanche soir, il promeut une police « disponible pour tous »
Un officier de terrain qui a déjà fait ses preuves. Matthieu Valet a été installé le lundi 2 juillet dans ses fonctions de commissaire de La Ciotat. Il succède au commandant Séverine Lucienne, son adjointe qui a assuré « l’intérim pendant neuf mois avec brio et célérité, à la suite du départ de Catherine Lenzi. Je la félicite et la remercie », dit-il. Âgé de 32 ans, le jeune chef de la circonscription de Sécurité publique de La Ciotat est titulaire d’un master II de Droit, Économie, Gestion, mention Droit pénal et Sciences criminelles obtenu en 2016. Au terme d’un exemplaire parcours sans faute, l’officier originaire de Lille, qui a intégré la police nationale en 2005 en qualité d’élève gardien de la paix, a ensuite gravi tous les échelons. Il s’est construit une identité policière forte, jusqu’à ce poste à la direction départementale de Sécurité publique des Bouches-du-Rhône. Un premier poste de commissaire de police à l’issue de sa formation à l’École de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, d’où il est jeune diplômé.
« Liant et proximité »
C’est également sa première affectation dans le sud de la France. «C’est un choix personnel de découvrir un nouvel environnement, une nouvelle ville qui est si belle, un nouvel accent et une nouvelle mentalité, glisse-t-il. C’est aussi un nouveau départ professionnel. » Une prise de commandement associée à son ambition « de déployer une police disponible pour les habitants de La Ciotat et pour les touristes qui font rayonner la ville au niveau international. Cela de manière à ce que chacune et chacun puisse se sentir en sécurité quotidiennement avec tous nos partenaires : la police municipale, les bailleurs sociaux, les associations, les comités d’intérêts locaux… On est vraiment sur une police disponible et partenariale, en mettant du liant et de la proximité entre les gens ». Des Ciotadens auxquels il demande d’être vigilants, particulièrement face à la recrudescence des vols par effraction. Surtout l’été où la population passe de 36000 à 100000 habitants. « Lorsqu’ils partent, ils peuvent bénéficier de l’opération Tranquillité vacances. Ils déclarent leur absence, la police nationale et municipale fait des passages réguliers devant leur domicile pour s’assurer que tout va bien », détaille-t-il. Et d’ajouter : « Il y a aussi les dispositifs voisins vigilants ou participatifs, qui fonctionnent très bien dans les petits quartiers où nous disposons ainsi du relais d’informations de citoyens avertis. » Des réunions d’information et d’échanges avec les comités d’intérêts de quartier seront organisées afin d’apporter une réponse globale de proximité à ces partenaires qui seront plus impliqués. Dès la rentrée, le commissaire promet ainsi la mise en place de dispositifs innovants (moyens de communication, moyens d’échanges et rencontres) pour continuer ce rapprochement police-population. L’officier reconnaît que La Ciotat «n’est pas une ville particulièrement criminogène » mais, convientil, « nous travaillons activement sur toutes les infractions qui peuvent pourrir le quotidien des habitants ».
Une réponse judiciaire adaptée
«La chaîne judiciaire permet d’ailleurs d’assurer un suivi pérenne des individus qui sont interpellés et présentés au parquet», se félicite-t-il. Quant à la proximité avec Marseille, c’est un atout pour Matthieu Valet: « Nous gérons avec efficacité les flux qui viennent de Marseille ou même d’ailleurs avec les vacances et nous bénéficions de renforts marseillais en cas de besoin. Comme ce dimanche soir ou le 5 juillet dernier lorsque nous avons démantelé avec la brigade anti criminalité (Bac) de Marseille un petit point de deal, quartier des Matagots. Un des deux quartiers avec Les Abeilles où, alertés par les habitants, les élus et les partenaires, nous ciblons nos actions. » Le commissaire salue enfin la motivation et la détermination des policiers de La Ciotat : « Ils connaissent les habitants, leur circonscription, les points de difficulté, et mettent en oeuvre une police du durable, pas une police de projection. Une police qui travaille sur le long terme et qui est proche. »