Les moments
Le juin : place à Pavard et Hernandez Le juin : Mbappé recadré
A deux jours du premier match contre l’Australie, Didier Deschamps effectue une mise en place tactique. Lors de ce huis-clos, que les journalistes-suiveurs ont pu « craquer », le sélectionneur prend le pari de changer ses hommes sur les côtés de la défense. Exit Mendy et Sidibé, auteurs d’une préparation douteuse et pas totalement remis de leur blessure au genou, et place à Hernandez et Pavard, deux garçons méconnus du grand public qui vont devenir les révélations de ce tournoi.
A ce moment-là, Deschamps effectue un pari risqué, un coup de poker même. Les deux latéraux n’ont aucune expérience sur le plan international, mais les dents longues. Ils n’ont peur de rien, ce qui est surtout valable pour Hernandez qui marque les esprits dès son premier match de Coupe du monde. Pour Pavard, c’est moins linéaire mais son but contre l’Argentine a tout changé. Sidibé et Mendy, eux, traverseront cette compétition en retrait, du moins sur le terrain, avec un match disputé contre le Danemark, celui qui ne comptait pas. La France vient de battre l’Australie mais sa prestation d’ensemble a été d’une immense pauvreté. Elle s’en est sortie par miracle, grâce à l’assistance vidéo, Lloris et Pogba, déjà. Sur le banc lors de cette rencontre, ce qu’ils n’avaient guère goûté, sans jamais perdre espoir toutefois, Giroud et Matuidi sont appelés à la rescousse. Les « vieux » sont rappelés pour remettre de l’ordre dans la maison lors du deuxième match contre le Pérou. Après s’être « renié » durant la préparation et face à l’Australie, Deschamps revient à du classique, avec un schéma en --, celui qu’il utilisait depuis le huitième de finale contre l’Irlande à l’Euro.
Dans l’esprit, il remplace Sissoko par Matuidi dans un rôle de piston qui ne ressemble à aucun autre. Coupable de défendre quand ça l’arrange et de penser à briller plus que les autres, Mbappé se fait recadrer par le sélectionneur, mais aussi par certains cadres. Il jouera milieu droit, défendra, attaquera et se mettra au service des autres. Plus personne ne pourra l’arrêter. Trois jours plus tard, ‘‘KMB’’ marque son premier but en Coupe du monde, les Bleus font preuve de consistance et se qualifient pour les huitièmes de finale, à Ekaterinbourg, qui vibre encore au son des chants péruviens.