Var-Matin (La Seyne / Sanary)

A  ans, Zachary a vécu le jour de sa vie

- AURÉLIE SELVI

Quinze juillet, 16h45 dans une maison de Plascassie­r, à Grasse. Maillot Griezmann et cheveux peints en bleublanc-rouge, Zachary, 9 ans, déambule dans le salon où des rangées de chaises font face à un écran plat, flanqué de fanions aux couleurs de la France. Dans sa tête, le compte à rebours a commencé : dans 15 minutes, ce sera le coup d’envoi de France-Croatie et ‘‘Zach’’ peine encore à y croire. « Je pensais pas qu’on irait aussi loin, ça fait bizarre de vivre ça... J’ai l’impression d’y être », glisse ce fana de football qui vibre toute l’année « pour le PSG, l’Atlético [Madrid] en clubs, mais pour un seul pays : la France ». Main sur le coeur pendant l’hymne national, Zachary partage le moment avec ses soeurs Naella, 11 ans, et Sarah, 24 ans, Aurore et Imed, ses parents mais aussi une quinzaine d’amis de la famille réunis pour l’occasion. Nestlé, le chat, a même eu droit, comme tout le monde, à son maquillage bleu-blanc-rouge…

De la fierté et des larmes

Mais pour Zachary, ce match, c’est du sérieux. Au coup d’envoi, c’est le visage crispé et les yeux rivés sur l’écran qu’il plonge dans cette rencontre, aux airs de montagnes russes émotionnel­les. A la 18e minute, c’est la fierté quand Griezmann frappe et permet, malgré lui, à la France d’ouvrir le score. Les yeux brillent. « Oh, je m’y attendais pas ! » Puis c’est le stress, teinté d’humilité qui s’invite à la 28e sur l’égalisatio­n croate. « L’action était belle, mais on peut toujours gagner hein… » A la manoeuvre du 2e but tricolore, ‘‘Grizou’’ fait couler les premières larmes de Zachary, qui se réfugie dans les bras de sa maman. Le coeur bat trop fort, plus de mots. « Ce joueur, c’est son dieu, il représente beaucoup pour lui », confie Aurore, qui soutient aussi Imed faisant les cent pas, stressé, dans le fond du salon.

« Celle-là, c’est celle de la génération  ! »

Au 3e but, Zach et Naella fondent dans les bras l’un de l’autre. Fraternité et bonheur partagé. « C’est fou, c’est le jour de ma vie ! On va gagner ! », exulte le premier. « 3-1, je l’avais dit », se félicite la deuxième, inconditio­nnelle de Ll oris. Et puis la liesse emporte tout sur son passage. Il y a ce quatrième but, signé Mbappé, où les larmes de joie effacent un peu plus encore le maquillage sur les joues de Zach. Papa s’enflamme : « Leprochain, on l’appelle Kylian, chérie. » Et puis ce dernier compte à rebours : 5, 4, 3, 2, 1… « On est les champions ! C’est… c’est… que du bonheur », murmure Zach, sonné, après une très longue embrassade avec son père, fier comme jamais pour la jeunesse d’aujourd’hui. « 98, c’était notre histoire. Les jeunes en ont beaucoup entendu parler mais ils ne connaissai­ent pas ce goût délicieux de la victoire. Celle-là, c’est la leur, celle de toute la génération 2018, yes ! », lance Imed, fou de joie. Quant à Zach, c’est décidé : en septembre, oublié le judo ou la gym, il s’inscrira… dans un club de foot.

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(Photos A.S.)
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