La rencontre Trump Poutine, plutôt réussie
Le président russe Vladimir Poutine a jugé, hier, ses pourparlers à Helsinki avec son homologue américain Donald Trump « très réussis et très utiles », estimant qu’ils avaient «commencé à mieux se comprendre ». « Les pourparlers se sont tenus dans une atmosphère franche et de travail. Je les considère très réussis et très utiles », a déclaré M. Poutine lors d’une conférence de presse commune à l’issue de la rencontre. « En gros, nous sommes contents de notre première véritable rencontre (...). Nous avons bien parlé (...), et j’espère que nous avons commencé à mieux nous comprendre », a-t-il assuré. « Nous n’avons pas pu tout déblayer, mais nous avons fait un pas important dans cette direction », a-t-il ajouté.
Aucune ingérence russe
Alors que la Russie est accusée d’avoir oeuvré pour favoriser la victoire de M. Trump à l’élection présidentielle américaine de 2016, Vladimir Poutine a confié avoir « voulu qu’il gagne parce qu’il parlait de la normalisation des relations russo-américaines ». Il a cependant réitéré que la Russie « ne s’est jamais ingérée » dans les élections américaines, en précisant que M. Trump avait évoqué ce sujet qui fait l’objet d’une enquête aux Etats-Unis. Il a appelé à « ne pas se servir des relations russo-américaines comme d’une monnaie d’échange dans la lutte politique intérieure aux Etats-Unis ». Le maître du Kremlin a également proposé de permettre à Washington d’interroger les agents du renseignement russe accusés d’ingérence dans la présidentielle américaine de 2016. «Nous avons un accord entre les Etats-Unis et la Russie datant de 1999 sur l’aide dans les affaires criminelles et cet accord fonctionne encore. Dans ce cadre, (le Parquet américain) peut envoyer une demande pour mener l’interrogatoire de ces personnes qui sont soupçonnées », a déclaré M. Poutine. Washington a inculpé vendredi douze agents du renseignement russe soupçonnés d’être impliqués dans le piratage du parti démocrate en 2016. Le président Donald Trump a refusé ce lundi de condamner Moscou pour l’ingérence russe dans la présidentielle américaine de 2016, insistant sur le fait que Vladimir Poutine contestait « avec force » ces accusations. Au cours d’une conférence de presse commune avec M. Poutine, M. Trump a par ailleurs qualifié de « désastre » l’enquête menée par le procureur Robert Mueller sur cette ingérence. « Cette enquête est un désastre (...) qui a eu des conséquences négatives sur les relations des deux premières puissances nucléaires du monde », a-t-il affirmé.
USA et Russie contre la cybercriminalité
Vladimir Poutine s’est félicité de la coopération entre les services secrets russes et américains, notamment dans le domaine de la cybercriminalité, à l’issue de ses pourparlers avec son homologue américain Donald Trump. Le conflit commercial entre les Etats-Unis et ses partenaires pourrait compromettre à brève échéance la croissance économique de la planète, a prévenu, hier, le FMI tout en maintenant pour le moment sa prévision d’expansion pour 2018. Le Fonds monétaire international anticipe une croissance de 3,9 % pour l’économie mondiale cette année, soit une hausse inchangée par rapport à son estimation publiée en avril. « Le risque que les tensions commerciales actuelles s’intensifient encore - avec un impact négatif sur la confiance, les marchés et l’investissement - représente à court terme la menace la plus grande pour la croissance mondiale », a résumé Maurice Obstfeld, économiste en chef du FMI. Il a en outre fait état de modèles macroéconomiques suggérant que « si les menaces actuelles sur le commerce se réalisent et la confiance des entreprises s’érode, cela pourrait abaisser nos projections actuelles de l’ordre de 0,5 point d’ici 2020 ». La prévision mondiale du FMI, également inchangée pour 2019 (3,9 %) par rapport aux prévisions de printemps, cache de grandes disparités puisque le Fonds a abaissé celle des pays avancés dont le Japon, l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni.