«Un peu dans un rêve»
L’ancien troisième ligne de Colomiers (Pro D2) Stéphane Onambele n’a pas hésité une seconde à rejoindre « le club de ces dix dernières années »
Il a des étoiles plein les yeux, Stéphane Onambele. Un grand sourire, aussi, qui ne s’éteint jamais. Le massif troisième ligne, qui a grandi à Yaoundé, au Cameroun, avant de découvrir le rugby et de partir faire ses classes à Colomiers, vient de poser ses valises et sa bonne humeur sur la rade. Et peine encore un peu à y croire. Mais le garçon, qui sent déjà qu’il « progresse à chaque entraînement», n’a aucunement l’intention de faire des colliers de coquillages.
Comment se passe votre acclimatation ?
Vraiment très bien. On a commencé par un repas tous ensemble, il y a deux semaines. J’ai été très agréablement surpris. Quand on arrive, comme moi, d’un petit club dans une institution comme le RCT, on s’imagine plein de choses. Et là, l’accueil a été super sympa. Tout le monde est bienveillant avec tout le monde. C’était même assez surprenant.
Comment votre venue à Toulon s’est-elle concrétisée ?
J’ai été contacté par Mourad Boudjellal fin 2017. Au début, je n’y ai pas forcément cru tout de suite. Il y avait deux ou trois équipes de bas de tableau de Top 14 qui s’intéressaient à moi. Mais Toulon... Quand j’ai vu que c’était sérieux, je ne voulais plus entendre parler de quoi que ce soit d’autre. J’ai accepté immédiatement.
Pour quelles raisons ?
Parce que Toulon, c’est simplement le club de ces dix dernières années ! Et puis quand j’ai rencontré Mourad Boudjellal, en décembre, il faisait grand soleil, ici, et je venais de passer six mois sous la pluie à Colomiers (rires) .Une chose a aussi beaucoup joué, c’est que j’ai une grande partie de ma famille du côté de Nice. Moi qui ai grandi un peu isolé avec ma mère en région toulousaine, pouvoir avoir un cocon familial et des personnes à proximité pour me soutenir, ça a également beaucoup pesé dans ma décision.
En troisième ligne, vous allez faire face à une sacrée concurrence...
(Il sourit) Pour ne citer que lui, il y a Liam Messam qui va arriver... Ça pose les choses. Il y a Facundo (Isa), qui est blessé pour l’instant mais qui a fait une énorme saison, Raphaël Lakafia... Et bien d’autres. Quand je suis arrivé, on m’a prévenu que la concurrence serait féroce. Après, on peut voir les choses de deux façons. On peut se dire, ‘‘C’est trop haut pour moi, je n’y vais pas’’. Ou on peut se dire ‘‘Grâce à ces mecslà, je vais pouvoir me confronter à ce qui se fait de meilleur. Et si j’arrive à me faire une place, je ne serai pas loin de l’excellence.’’ C’est un beau défi. Dans ma tête, c’est un peu quitte ou double. Si ça passe, j’aurai franchi un palier, et gagné de nombreuses années sur ma carrière. Si ça ne passe pas, je me serai entraîné avec les meilleurs. Dans tous les cas, j’aurai progressé. Ça ne peut être que positif.
Quelle image aviez-vous du RCT avant d’y mettre les pieds ?
Je n’osais même pas m’imaginer Toulon. Pour moi, ce club, c’est Wilkinson, c’est Tana Umaga, c’est Bastareaud ! Des grands joueurs, qui ont fait le rugby mondial. Je les ai longtemps regardé à la télé, et pouvoir porter le
même maillot qu’eux, c’est une immense fierté.
Qu’espérez-vous de cette saison, individuellement et collectivement ?
Personnellement, j’aimerais montrer à Patrice (Collazo) et à l’ensemble du staff que je peux être une option. Après, c’est à eux de trancher, de faire les choix, mais je veux qu’ils sachent quand ils font leur composition d’équipe que je suis un joueur sur lequel on peut compter et s’appuyer tous les weekends. Et collectivement, le RCT doit retrouver le sommet de l’affiche. Je sais que le public ici est très exigeant. Mais c’est bien. Moi je vois ça comme une pression très positive. Le RCT doit gagner quelque chose cette année. Je pense que personne ne me contredira. C’est l’objectif de l’équipe.
Quand on passe de Colomiers à Toulon et ses supporters bouillonnants, à quoi s’attend-on ?
J’ai vu des images à la télé. Mais pour l’instant, je pense que je n’ai encore rien vu. J’ai quand même parlé avec quelques personnes, qui m’ont dit que l’un des moments marquants, c’est quand tu fends la foule. Ça doit être transcendant. Je pense que ce n’est qu’à ce moment-là que je vais réaliser où je suis. Parce que pour l’instant, je suis encore un peu dans un rêve.
L’environnement vous plaît ?
Je suis un citadin. Mais j’adore ce nouvel environnement. J’ai un peu le sentiment de travailler en vacances. Le soir, après l’entraînement, sur les coups de - h, j’aime bien aller à la plage quand il n’y a plus grand monde, mettre les pieds dans l’eau. Et là vraiment, je savoure.
‘‘ Montrer que je peux être une option”
‘‘ Le RCT doit gagner quelque chose cette année”