P2 Le moulin du Jardin des Oliviers va bientôt tourner
Hier, la mairie de Sanary a fait le point sur les avancées du chantier du Conservatoire des Oliviers en contrebas du jardin du même nom. Le moulin devrait être opérationnel à la rentrée
C’est ce que l’on appelle un «moulin à sang ». Pas de panique, il s’agit simplement du nom des moulins qui, originairement, tournaient, mus par la force de l’homme ou d’un animal. Par opposition aux moulins à eau qui, comme leur nom l’indique, fonctionnent à la force de… l’eau. Dans le futur Conservatoire des Oliviers, chemin de Sainte-Trinide, le public pourra donc observer un moulin à sang, opérationnel au XIXe siècle et en cours d’installation sur son nouveau site. Sa finalité, bien sûr, sera de faire couler l’huile de Sanary, obtenue avec les olives des quelque 700 oliviers plantés juste sur les terrasses au-dessus. «Le Conservatoire accueillera d’abord les enfants de la commune et de la communauté d’agglomérations, mais il se destine aussi à un public extérieur », prédit le maire de Sanary Ferdinand Bernhard.
Objectif
Et les ouvriers de ce chantier, débuté en novembre, n’ont clairement pas intérêt à chômer : « L’objectif, c’est le moulin en 2018, je répète, en 2018 ! », lance l’élu. Le compte à rebours est lancé, un communiqué de presse de la mairie date même la fonctionnalité du moulin à la rentrée de septembre. Le projet comprend aussi entre autres un espace d’accueil du public, un four à pain ou encore un logement pour le gardien animateur. En effet, une personne sera présente sur le site jour et nuit pour « prévenir les malveillances », explique le maire, comme les vols de pierres qui ont déjà eu lieu sur le chantier. Pour Sanary, il s’agit d’un dossier de première importance: le projet a bénéficié d’une subvention du département de 258 000 euros. D’où la visite opérée hier par la mairie de Sanary, au niveau des futures petites bâtisses, en contrebas des 35 000 m2 du Jardin des Oliviers. L’occasion de mettre le futur moulin en perspective avec les autres activités de découverte agricole déjà pratiquées par les enfants : récoltes d’oeufs de poule, de fruits, de légumes. En rajoutant à cela le futur four à pain « traditionnel », Sanary rêve déjà à ses minots en train de « cuisiner des fougasses ».
Un moulin à l’abandon
L’instant de la visite a aussi accueilli la science d’un expert en la matière: René Gramondi, président de l’association Groupe de Recherche sur le Patrimoine Ollioulais : « Ce moulin était à l’abandon », explique-t-il, presque ému. Le maire complète les explications de son «ami» , histoire d’être sûr que « tout le monde connaisse bien l’histoire ». En 1956, de tragiques conditions météorologiques forcent à abandonner les cultures d’oliviers. Plus de 60 ans plus tard, voici le site investi d’un projet ambitieux, nourri par un savoirfaire et un attachement aux pratiques ancestrales de culture. Si vous possédez des ustensiles servant à la cuisson au four ou à la récolte des olives, n’hésitez pas, la ville en cherche !