Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’humour et le rock des Fatals Picards à Néoules Interview

Samedi soir, le quatuor à l’humour déjanté sera sur scène pour interpréte­r ses tubes, toujours décalés, au second et parfois douzième degrés, sous les arbres de Châteauloi­n

- MIGUEL CHARLOTIAU­X mcharlotia­ux@nicematin.fr

Même s’ils finalisent leur neuvième album, les Fatals Picards restent un groupe de scène. Ils le prouveront au Festival de Néoules...

Chasseurs, gothiques, homophobes, dictateurs, chômeurs, Bernard Lavillier, ... Tous ont eu droit à leur chanson. Ces quatre musiciens aux personnali­tés différente­s tissent une musique avec le même fil directeur depuis bientôt 20 ans : des textes à l’humour cinglant, léger et parfois incisif. Ce samedi, le quator Fatals Picards investira la scène du Festival de Néoules, aux côtés de Soviet Suprem, Les sales majestés, Skarbone 14, Les motivés et le groupe local, les Freddy’s. Laurent Honel, guitariste et parolier, a accepté de répondre à nos questions.

Cela fait  ans que vous tournez... C’est l’âge de raison ?

C’est la majorité, ça y est ! Oui, on peut dire ça. On a mis beaucoup de temps à construire notre projet. Aujourd’hui, on peut dire que notre musique nous ressemble vraiment.

Quelles sont vos actualités musicales ?

On prépare notre neuvième album, qui sortira en janvier

. On a déjà dix titres qui sont terminés. On a prévu un opus avec plus de morceaux que d’habitude.

Comment est-ce que vous composez ? Vous écrivez vos textes ensemble ?

Il n’y a pas vraiment de règles, nos décisions sont collégiale­s. Des fois j’écris dans mon coin, des fois on le fait ensemble. Avec le temps, on s’entend de mieux en mieux. Sur scène on est , mais sur la route on est  avec les technicien­s. On est une vraie famille, toute l’équipe a son mot à dire.

Et, quand vous travaillez... Vous êtes sérieux ?

Non, on déconne beaucoup ! Il faut provoquer l’inspiratio­n. On discute sur la route, on aborde des sujets de société, parfois une blague suffit à trouver un thème de chanson. Par exemple, sur le nouvel album, un morceau va s’appeler Sucer des cailloux .Ça parle des interdits alimentair­es des végans, des juifs et des musulmans. On a trouvé l’idée au détour d’une discussion, et on s’est dit, qu’est-ce qu’on peut faire de marrant à ce sujet ?

Quelles sont vos inspiratio­ns ?

Nos influences sont davantage textuelles que musicales. Moi j’ai grandi avec la chanson française. Je viens d’une famille coco, j’ai été biberonné au Renaud, au Jean Ferrat. Puis on a pas mal été

marqué par la vague alternativ­e, avec les Béruriers noirs, Mano Solo, les VRP, ... Musicaleme­nt, on part dans tous les sens, on ne vient pas après un autre groupe, on se fait plaisir. En tant que musicien, l’ère internet vous a lésé ou vous a permis de vous développer ? On a commencé avec internet. C’est paradoxal. On a été beaucoup téléchargé, comme pas mal de geeks écoutent notre musique, nos albums se retrouvaie­nt souvent sur des plateforme­s de télécharge­ment illégal. Et, finalement, même si ça a eu un impact négatif en terme de ventes, ça nous a permis d’avoir encore plus de gens à nos concerts. On est un groupe de scène, donc on ne râle pas trop, ces changement­s nous ont été bénéfiques au final.

Vous avez déjà joué dans le Var?

Quand on a su qu’on allait jouer dans le Var, on a dit waouh ! Sur les   concerts qu’on a donné avec les Fatals Picards, on a dû en faire une dizaine dans votre

départemen­t. Votre territoire, c’est un peu le parent pauvre du rock. Il y a peu de structures et les événements autour de ce style de musique restent rares. C’est pour ça qu’on est encore plus content de venir jouer au Festival de Néoules.

Avec vos chansons, vous avez vanné des personnali­tés, on pense à Johnny ou Bernard Lavillier. Vous n’avez pas peur qu’un groupe se moque de vous, un jour ?

Ces gens-là, on les aime, c’est jamais méchant. Ce serait bien que quelqu’un fasse une chanson sur nous, ça nous ferait rire. On a des casseroles, nous aussi... Je pense à l’Eurovision, surtout. Il y a de quoi se moquer, même si on a vraiment passé une semaine de fou. On n’a pas de problème avec la critique, si les reproches sont faits avec humour, on les entend.

Quand on a su qu’on allait jouer dans le Var, on a dit waouh ! ”

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(Photos DR)
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Laurent Honel (à la guitare), Paul Léger (au chant), Yves Giraud (basse) et Jean-Marc Sauvagnarg­ues (batterie).

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