NOUVELLE CRISE MUNICIPALE À BANDOL
Le huitième adjoint Laurent Fréani a été démis de ses fonctions par le conseil municipal. Un nouveau départ dans la majorité, après ceux de Gérard Valéro et Michel Caparros.
Le conseil municipal de Bandol a bel et bien retrouvé ses mauvaises habitudes : après une période de calme, la tempête souffle de nouveau au sein de la majorité. Les hostilités ont repris en mai dernier avec le retrait de ses délégations (sécurité et propreté) au conseiller municipal Gérard Valéro : le maire Jean-Paul Joseph lui reprochait d’avoir abusé de sa position d’élu afin de favoriser sa fille pour l’obtention d’un emploi saisonnier. Face à cette « humiliation » et à ces «fausses informations », Gérard Valéro a annoncé se désolidariser du groupe de la majorité lors de l’assemblée bandolaise du 14 juin... où il été suivi par solidarité par Michel Caparros.
Déballage
La suite de ce nouveau déchirement concerne Laurent Fréani : celui-ci s’est à son tour vu retirer progressivement ses délégations (d’abord commerce puis patrimoine) avant d’être démis de ses fonctions de huitième adjoint lors de la séance de jeudi. Le verdict est tombé à l’issue d’un vote à bulletin secret et d’un débat long... ou plutôt d’un “déballage”. « Pour quelle raison M. Fréani est démis de ses fonctions ? », a commencé M. Valéro. « Pour un manque de confiance », a répondu M. Joseph. Face à un premier magistrat ne souhaitant «pas aller plus loin », le conseiller « désormais libre et indépendant » a insisté : « J’espère que ce n’est pas pour des raisons futiles comme pour moi.» «Ce n’est pas des raisons futiles ! (...) Vous êtes intervenu pour favoriser votre fille : j’ai les témoignages écrit de la DRH et oral du chef de la police municipale. J’espère que je ne serai pas obligé de les produire » ,anotamment riposté Jean-Paul Joseph, avant de couper court à ce dialogue de sourds et de donner la parole à Laurent Fréani.
Plainte pour diffamation
«Monsieur le maire est pressé de se débarrasser de ma présence. Sans vérifier la procédure à appliquer à un adjoint, il m’a retiré mes délégations. D’abord celle du commerce, suite à un “like” malencontreux parti par erreur sur Facebook contre un projet mairie. Ensuite celle du patrimoine, au prétexte d’un manque de confiance. En effet, il s’appuie sur le fait qu’un individu a écrit en prétendant que je me serais porté caution pour un logement dont le loyer n’a plus été payé: c’est une affirmation absolument fausse!», s’est défendu le désormais ancien huitième adjoint... qui est allé plus loin : « J’ai déposé une plainte auprès du procureur de la République » pour diffamation. « La situation présente résulte d’un conflit de personnalité entre le maire et moi-même mais aussi des différends sur le management de la ville, le respect des réglementations et les abus de pouvoir envers moi-même et d’autres personnes honorables. D’ailleurs, j’ai adressé un courrier en ce sen s à Monsieur le maire et je tiens une copie à votre disposition. J’y précise qu’étant donné ce contexte désastreux, je reprends ma liberté de parole », a terminé Laurent Fréani. Même s’il a répété qu’il ne « souhaite pas que cette assemblée devienne le théâtre d’un spectacle », Jean-Paul Joseph a répliqué: « Le “like” est un élément parmi beaucoup d’autres (...) Ilya plus d’un an, je vous avais déjà convoqué par rapport aux manquements vous concernant. Ce n’est pas pour une affaire privée que j’ai mis fin à vos délégations. Que vous portiez plainte, très bien. Que vous parliez d’abus de pouvoir, c’est grave mais je mets ça sur le compte de la frustration » ,a conclu le premier magistrat.
Rendez-vous mi-septembre
Ce n’est pas fini pour autant. Si la délégation du commerce a été récupérée par le sixième adjoint Franck Bertoncini, celle du patrimoine est vacante... comme le poste de huitième adjoint : «On verra lors du prochain conseil municipal, mi-septembre », a donné rendez-vous Jean-Paul Joseph.