Les chapeaux de Martine pour garder la tête haute
Les bénévoles de l’association fabriquent des couvre-chefs pour les dames qui perdent leurs cheveux à la suite de cancers. De nouveaux ateliers voient le jour, comme ici
Mazaugues
Des pelotes de laine, des aiguilles à tricoter, des chutes de tissu : les bénévoles sont prêtes. Elles sont deux à Mazaugues, c’est la troisième fois qu’elles se réunissent au café du midi. Il y a trois mois, elles ont fondé l’atelier des Chapeaux de Martine dans leur commune. L’histoire de cette association prend des airs de success story. Tout commence en Normandie, dans la Manche. Martine Lebouteiller est atteinte d’un cancer. Le traitement et la perte de cheveux qui s’en suit sont difficiles à encaisser. Ses filles, Céline et Justine, qui travaillent dans la mode, lui confectionnent un chapeau pour lui redonner le moral. L’idée est venue de prolonger leur action, de remettre ça. Ses filles ont initié des bénévoles à la fabrication de couvre-chef, qui ont eux-mêmes appris à d’autres bénévoles. Ils se sont mis à récolter des dons de tissus, à fabriquer des foulards et des chapeaux en laine ou en coton, pour ensuite les offrir à des établissements médicaux, qui les proposent aux malades. Depuis, plusieurs ateliers ont vu le jour.
De fil en aiguille
Laurence, une Hyéroise, a rencontré Martine, alors qu’elle était en vacances dans la Manche. Convaincue par son projet, elle revient dans le Sud et crée un atelier en 2016 dans sa ville. Entre-temps, Martine Lebouteiller, devenue présidente de l’association, déménage à Varages en quête de soleil. Pour elle, c’est une véritable fierté de voir son projet se propager. « Aujourd’hui, on compte 17 ateliers en France et un en Angleterre ! » L’idée, c’est de soutenir les malades. Les chapeaux sont un moyen de prouver que des gens pensent à eux, qu’ils ne sont pas seul. C’est aussi une façon de retrouver de la féminité, de la confiance en soit, de se trouver belle devant le miroir. « Bien sûr, les hommes aussi souffrent de la perte de leurs cheveux, reconnaît Martine. Mais, pour eux, être chauve est plus supportable. Sans compter que les perruques coûtent très cher et sont mal remboursées. »
L’atelier local
Sylvie et Marie, deux habitantes de Mazaugues, ont entendu parler de l’association et ont décidé de créer un atelier. Tous les premiers vendredis du mois, elles se réunissent au Café du midi, le bar sur la place, pour confectionner des chapeaux. « Déjà, avant, on tricotait beaucoup, explique Marie. C’est une affaire de lien d’amitié, tout ça. Olivier a accepté de nous héberger dans son café. On espère se développer, attirer d’autres bénévoles. » Et Sylvie de rajouter : « On voudrait que davantage d’ateliers voient le jour dans le canton. On veut faire quelque chose de positif. »
Moment d’échange
Cet atelier a été en quelque sorte baptisé de manière informelle il y a quelques jours, lorsque Marie et Sylvie ont été rejointes par Martine, la présidente de l’association, sa petite-fille Eva, par Laurence, Anne-Louise et Isabelle, de l’atelier d’Hyères, ainsi que Dominique et Gilles, couturiers bénévoles masculins. Dans ces ateliers, on peut venir avec ses qualités en matière de tricot, on peut aussi apprendre. « Nous sommes ouverts, assure Marie. Que ce soient des hommes ou des femmes, débutants ou non. Un bonnet, c’est hyper facile à faire ! » Les chapeaux ne sont, finalement, qu’un prétexte pour un moment d’échange entre les bénévoles et avec les malades. « Ça fait beaucoup de bien à celui qui donne et à celui qui reçoit, conclut Martine. Un jour, la fille d’une patiente m’a dit que ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu sa maman sourire, et que c’était grâce à un chapeau. C’est une bouffée d’oxygène. » Pour adhérer à l’association ou faire un don de tissu : Tél : 06 81 24 95 86 Mail : leschapeauxdemartine@gmail.com