L’ÎLE DES EMBIEZ LA BELLE ÉVEILLÉE
Paul Ricard serait fier de ses descendants. Soixante ans après l’achat et l’aménagement de l’île des Embiez par le célèbre entrepreneur, ce petit paradis accessible à tous a été totalement rénové, en conservant son âme.
Dans les premières années qui ont suivi le décès de son grandpère, Paul Ricard (1), elle partageait son temps entre l’île et Séville, en Andalousie, où elle élève des oranges. Aujourd’hui, la présence de Myrna Giron Ricard est devenue indispensable la majeure partie de l’année aux Embiez. Cette petite-fille du célèbre entrepreneur et bâtisseur s’est en effet lancée avec passion et détermination dans la rénovation de l’île aménagée par son papi il y a soixante ans.
Travaux d’octobre à avril
Le premier chantier y a été lancé il y a dix ans, la dernière phase de travaux est programmée pour septembre 2019. Car l’attrait touristique de l’île des Embiez, qui accueille environ 4 500 visiteurs par jour en été, impose de concentrer les chantiers en basse saison. « Nous avons cinq mois par an pour réaliser des travaux, d’octobre à avril, précise Myrna. Le reste de l’année, on ne fait que de l’entretien courant. » Décoratrice de formation et passionnée d’histoire, la petite-fille de Paul Ricard – qui avait déjà refait une maison de A à Z en Espagne – a aussi acquis en autodidacte de solides connaissances en architecture… et en maîtrise d’oeuvre. Pour mener à bien sa lourde mission de rénovation de l’île des Embiez, elle s’est progressivement entourée d’une équipe pluridisciplinaire de huit personnes, composée notamment de trois architectes, un conducteur de travaux, parfois un designer ou un décorateur… «On fonctionne comme une petite entreprise, explique celle qui coordonne tout ce petit monde. Nous effectuons notamment nous-mêmes les achats de matériaux (majoritairement auprès d’entreprises locales), ce qui nous permet de faire des économies. »
à millions chaque hiver
Car ce vaste chantier de rénovation a un coût : « Environ 6 à 7 millions en moyenne chaque hiver », précise Myrna. Des sommes conséquentes provenant des dividendes du groupe Pernod Ricard, investies avec l’accord de l’ensemble de la famille. Car si les descendants directs de Paul Ricard sont aujourd’hui au nombre de cinquante-neuf, « tous ont le même but : conserver » l’oeuvre de leur illustre ancêtre, comme il l’avait lui-même souhaité.
1. Né à Sainte-Marthe (Marseille) le 9 juillet 1909, Paul Ricard est décédé le 7 novembre 1997 à l’âge de 88 ans. Il repose sur l’île des Embiez, face au coucher du soleil, sur la pointe du Coucoussa. Un île qu’il avait acquise quelques mois avant sa disparition. Son fils Patrick y a été inhumé à ses côtés en août 2012.