Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«Je pense à lui tous les jours»

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Tous les bâtiments que Myrna Giron Ricard a entrepris de rénover, elle les a vus construire lorsqu’elle était enfant. Ce qui confère à sa mission une forte dimension émotionnel­le. D’autant plus que chaque recoin de l’île demeure imprégné de l’âme de son créateur Paul Ricard : « Il est très présent, je pense à lui tous les jours, il a laissé des traces partout, assure sa petite-fille. Chaque fois que je suis contrainte, par exemple, d’enlever une colonne devenue trop vétuste et irréparabl­e, je ne la remplace pas mais je dis : “Pardon papi…”»

« On respecte même les arbres »

Le responsabl­e des jardins, Daniel Tarpi – qui n’est autre que le fils du jardinier de Paul Ricard et qui a lui aussi vu construire l’île, où il a commencé à travailler à l’âge de 18 ans – veille également sur la mémoire du fondateur : « Attention à cet arbre-là, me dit-il parfois, c’est ton grand-père qui l’a planté, raconte Myrna. On respecte même les arbres. » Au fil de l’avancement du chantier de rénovation, Myrna a découvert que « tout avait été réalisé avec bon sens ». « On a par exemple été surpris dans un premier temps de découvrir que certaines fenêtres ne pouvaient pas être ouvertes. C’est en fait, tout simplement parce qu’elles sont situées face au mistral ! Mais aujourd’hui, les gens veulent pouvoir ouvrir les fenêtres… » Tout en respectant l’esprit insufflé par Paul Ricard, il a ainsi fallu s’adapter aux besoins de la clientèle du XXIe siècle : « Aujourd’hui les gens exigent d’être connectés, il nous a donc fallu installer le câble et la fibre optique. »

À chaque chambre sa salle de bains

Les normes de confort ont également évolué : «À l’époque, certains appartemen­ts de deux ou trois chambres ne comportaie­nt qu’une seule salle de bains. Désormais à chaque chambre de l’île correspond une salle de bains. C’est important en particulie­r pour la clientèle hivernale des séminaires, mais aussi pour les touristes : quand un couple séjourne avec ses enfants ou avec des amis, il apprécie. » L’évocation des salles bains donne l’occasion à Myrna de nous raconter un épisode qui l’a marqué. Elle se rappelle en effet précisémen­t le jour où, jeune femme, elle a suggéré à son grand-père de rénover celles de l’hôtel Helios : « Laissez-moi tranquille avec vos salles de bains, m’a-t-il répondu. Quand je ne serai plus là, vous n’aurez plus les moyens de construire. Alors vous rénoverez... » Une phrase qui résonne encore chaque jour dans sa tête.

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(Photo DR) Myrna a conservé précieusem­ent cet écrit de son grand-père.
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A l’hôtel Helios, certaines chambres ont été regroupées afin d’aménager des suites, équipées de deux salles de bains.
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Le fleurissem­ent de l’île était une priorité pour Paul Ricard. Malgré des moyens moindres aujourd’hui – « Nous n’avons plus que trois jardiniers, contre douze à l’époque » – Myrna Giron Ricard s’évertue à conserver cet esprit : « Nous plantons des...
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