Jeanne d’Arc de retour en terre de France
Vendredi matin, la mission Jeanne d’Arc est rentrée à Toulon après un périple de cinq mois. Composée du BPC Dixmude et de la frégate Surcouf, elle a eu pour buts de terminer la formation des élèves officiers, de coopérer avec les marines alliées et de rap
Sur le pont d’envol, plus de cent élèves officiers se tiennent debout, tout de blanc vêtus. Aériennes, les notes d’Amazing Grace s’échappent d’une cornemuse, avant d’être emportées par les vents. « Ça fait du bien de rentrer, souffle le jeune enseigne de vaisseau Marc. Cinq mois, c’est quand même long… »
Aux confins du monde
Vendredi matin, peu avant 8 heures, le BPC Dixmude est au large de Carqueiranne. Avec la frégate Surcouf, le portehélicoptères de la Royale rentre de la mission Jeanne d’Arc. La veille, les 133 élèves officiers embarqués à bord, essentiellement issus de l’École navale, avaient reçu leur diplôme, entrant ainsi dans le cercle des gradés de la Marine nationale. Le final d’un périple entamé le 26 février dernier, qui mena les 500 marins de la mission jusqu’aux confins du monde connu. Partis de Toulon, les militaires sont passés par la Méditerranée orientale, Djibouti et l’océan Indien. Avant de découvrir les îles de l’archipel indonésien, au large de l’Australie et la mer de Chine. Le but du voyage ? Premièrement, former les élèves officiers afin de les rendre aptes au commandement des hommes. « Les élèves étaient complètement immergés, ils faisaient tout, afin de se fondre complètement dans l’équipage », glisse le capitaine de corvette Christophe, commandant adjoint des opérations.
Exercices indiens
Ensuite, se livrer à des exercices amphibies, spécialité des BPC, avec d’autres corps de l’armée française et des marines américains. Histoire de compléter la coopération avec les alliés, 35 militaires et deux hélicoptères britanniques, du 847e escadron des Royal Marines commando, ont d’ailleurs accompagné la « Jeanne » -cette fois, sans la brûler- tout au long de son expédition. Sans oublier de faire des entraînements avec les marines des pays alliés… «On en a fait avec quasiment tous les pays qu’on a visités, poursuit le capitaine de corvette Christophe. Mais un des plus importants a été celui effectué en avril avec deux frégates de la marine indienne. On le fait tous les ans depuis de nombreuses années, afin de travailler notre interopérabilité avec l’Inde. »
Biceps
Enfin, ultime objectif de la mission : faire tâter de son gros biceps. Dans une zone du monde où transitent énormément de flux commerciaux, où des pays comme la Chine étendent leur influence et où les conflits frontaliers sont légions, la France se doit de faire entendre sa voix. Et envoyer dans la zone un joli petit bateau de guerre de 21 600 tonnes et une frégate furtive y contribue… «Aujourd’hui, il y a deux missions Jeanne d’Arc sur trois qui partent en Asie du sud-est », souffle-t-on du côté de la Marine. Arrivée dans la base navale, la rationnalité des considérations géopolitiques s’envole. Place à l’émotion. Des dizaines de parents sont venues accueillir leurs « petits», la larme à l’oeil. Allez, séchez tout ça. « Jeanne » ne reprendra le large au son de la cornemuse que l’année prochaine.