Lucky Peterson ne joue pas la montre au Pont-du-Las
A l’orgue, puis à la guitare, le bluesman américain a enchaîné près de deux heures de concert samedi soir. Jazz à Toulon se poursuit aujourd’hui avec Michele Hendricks
Deux heures de concert avec Lucky Peterson, sur la place Bidouré au Pont-du-Las, samedi soir, c’était un peu comme un film qui défile, dont on ignore l’épilogue jusqu’aux dernières secondes. Première plongée dans les racines du jazz, lors d’un hommage notamment à Jimmy Smith, qui aida Lucky Peterson à se parfaire à l’orgue, un instrument qu’il a appris à l’âge de 3 ans.
Folmer, Compaoré
Pour l’occasion, le bluesman semble avoir délaissé sa guitare pour l’orgue Hammond B3, et un jazz qui sonne comme on n’a plus l’habitude de l’entendre. Il s’est entouré d’un guitariste de précision Kelyn Crapp, d’un trompettiste demandé par les plus grands (et prof à Toulon !) Nicolas Folmer et d’un dingue de percussions à la batterie, Ahmad Compaoré. Tout ce petit monde se retrouve vite au taquet, sous l’impulsion de l’artiste américain. Ahmad Compaoré doit même retenir une des caisses de sa batterie pour lui éviter de prendre le large, sous son impulsion. Les morceaux s’enchaînent avec tout le suspens qui précède l’éclair, que ce véritable show(jazz)man sait distiller. Une folie que Lucky veut contagieuse pour le public. Il ne veut oublier personne, comme ceux massés debout sur les bords de la place.
« J’aime cette place »
« I love this place », (« j’aime cet endroit), lance-t-il aux spectateurs, qu’il arrivera tout de même à faire chanter à plusieurs reprises. Il retrouve sa guitare pour parler de l’amour et de la vie : deuxième plongée dans les racines du blues. Assis sur le bord de la scène, un moment a cappella: on se retrouve en tête à tête avec un vieux bluesman désabusé de la vie, avec The son of a bluesman. Lucky chasse avec la main une montre imaginaire qu’il n’a pas au poignet, mais le temps s’est déjà arrêté. Stand by me, Papa was a rolling stone... Ce sont comme d’autres concerts qui se succèdent, en duo avec sa femme, Tamara Peterson, ou avec le guitariste Philippe Petrucciani, monté pour un boeuf... jusqu’à près de minuit. 29e édition de Jazz à Toulon, jusqu’au 29 juillet. Ce soir : Michele Hendricks quintet, à 21h30, square Guy-Rapale. Concert à l’heure de l’apéritif à 17h30 : Alf and half, place Dame Sibille. Gratuits. www.jazzatoulon.com
Restriction de circulation à Toulon : «Compliqué » pour Gilles Vincent
Le maire de SaintMandrier, et vice président de la métropole en charge de l’environnement, confie avoir des réserves sur la plan dévoilé par Nicolas Hulot pour lutter contre la pollution de l’air (notre édition de samedi). Dans agglomérations, le ministre de la transition écologique envisage en effet des restrictions de circulation en cas de pics de pollution. «Déjà eu l’occasion de le dire à un conseiller de Nicolas Hulot. Ce qui se décide à Paris ne peut pas forcément s’appliquer dans les territoires, s’agace Gilles Vincent. Sur la métropole, je ne vois pas comment on peut mettre en place des interdiction de circuler dans la ville centre en interdisant le tunnel ou le boulevard de Strasbourg, sans tout bloquer. Je ne sais pas non plus comment on pourrait organiser le trafic automobile à destination ou en provenance du port et des ferries. La métropole développe de nombreux projets pour améliorer la qualité de l’air, mais là, celui là, il me parait compliqué.»