Affaire Benalla: les cinq suspects mis en examen
Michaël Blanc arrivé à Genève après ans en Indonésie pour trafic de drogue
Alexandre Benalla, Vincent Crase et les trois policiers, dont le commissaire Maxence Creusat, ont tous les cinq été mis en examen hier soir. Alexandre Benalla est poursuivi pour violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité, immixtion dans l’exercice d’une fonction publique, port public et sans droit d’insignes réglementés, recel de détournement d’images issues de la vidéo protection et recel de violation du secret professionnel. Vincent Crase est mis en examen pour violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité, immixtion dans l’exercice d’une fonction publique et port prohibé d’arme de catégorie B. Les trois policiers sont quant à eux poursuivis pour détournement d’images issues d’une vidéo protection et violation du secret professionnel. L’un d’eux a également été mis en examen du chef de complicité de port illégal d’insigne.
Tous les cinq sous contrôle judiciaire
Les auditions des cinq suspects avaient commencé, hier à 16 h 30. Le juge d’instruction les a entendus successivement, après que le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire dans la matinée. Tous les cinq ont été placés sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet. La femme et l’homme frappés lors de la Fête du travail ont demandé à être entendus ultérieurement par les enquêteurs. Alors que les révélations se succèdent dans ce dossier, notamment sur les avantages accordés à l’ex-collaborateur de 26 ans (d’un logement de fonction quai Branly à un badge pour accéder à l’hémicycle du Palais Bourbon), le chef de l’Etat, confronté à sa plus grave crise politique depuis le début du quinquennat, est jusqu’alors resté silencieux. D’après le Journal du Dimanche, Emmanuel Macron a parlé au téléphone à son chargé de mission, licencié vendredi matin, depuis les révélations du Monde mercredi soir. Alors que le porte-parole de l’Élysée Bruno Roger-Petit avait affirmé jeudi qu’il avait été, après le 1er mai, « démis de ses fonctions en matière d’organisation de la sécurité des déplacements du président», M. Benalla apparaît sur plusieurs clichés récents aux côtés de M. Macron ou du couple présidentiel, notamment le 13 juillet à Giverny (Eure). L’Élysée ne fait plus aucune communication. Les ténors de l’opposition sont montés au front pour demander au président «des comptes », selon les mots de Laurent Wauquiez (LR). Pour le leader des Insoumis JeanLuc Mélenchon, l’affaire est «du niveau du Watergate». Mais selon le porte-parole des députés LREM Gilles Le Gendre, « le président de la République n’a pas à se prononcer, il n’est pas le responsable des enquêtes en cours ». Il pourrait lui être reproché que sa parole « interfère », considère aussi Marc Fesneau, chef de file des députés MoDem. Selon nos confrères du Parisien Emmanuel Macron a reçu, samedi à l’Elysée, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet et le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.
Collomb auditionné aujourd’hui à h
Le premier à donner quelques explications devrait être le ministre de l’Intérieur, attendu, aujourd’hui à 10 heures devant la commission des Lois de l’Assemblée, qui s’est dotée des prérogatives d’enquête. Les députés d’opposition, qui l’accusent d’avoir menti jeudi dernier devant le Sénat, ne vont pas manquer de le mettre sur le gril. Le ministre sera aussi mardi devant la commission d’enquête sénatoriale, qui pourrait aussi entendre mercredi le directeur de cabinet du président de la République Patrick Strzoda, selon des sources parlementaires. Le est après la Indonésie, Sud-Est parmi moitié Français arrivé, avoir les aux de plus géant lois hier sa passé Michaël vie antidrogues strictes à d’Asie retenu Genève, près Blanc du de au en monde, trafic Après ans de de 14 contrôle pour haschisch. ans de une prison judiciaire, affaire et de 4 Michaël quitté ce pays Blanc, prisé 45 des ans, touristes a samedi soir accompagné par sa mère, Hélène Le Touzey, qui a oeuvré sans relâche pour sa libération depuis le début de l’affaire. « Il a bien atterri à Genève », ce dimanche peu après 10 h 30, a déclaré Martial Saddier, député de HauteSavoie, proche de la famille et très investi dans ce dossier où il a joué les intermédiaires avec les autorités politiques et instances diplomatiques françaises. L’ancien maire de Bonneville, ville natale de Michaël Blanc, a précisé que celui-ci allait rester dans un endroit tenu secret « pendant quelques jours, afin d’avoir un sas de décompression ». « Il va se remettre de ces presque 20 années avant des apparitions publiques», a ajouté M. Saddier. Mère et fils ont été accueillis à l’aéroport international de Genève par des proches, dont le père de Michaël, Jean-Claude Blanc, et son oncle Alfredo Descalzi, à l’abri des regards et des médias. Ils ont quitté les lieux par une issue dérobée.